Livre d'Esther
3,2 et tous les serviteurs du roi, préposés au service de sa Porte, s'agenouillaient et se prosternaient devant lui, car tel était l'ordre du roi. Mardochée refusa de fléchir le genou et de se prosterner. ( ) 3,3 "Pourquoi transgresses-tu l'ordre royal?" Dirent à Mardochée les serviteurs du roi préposés à la Royale Porte. ( ) 3,4 Mais ils avaient beau le lui répéter tous les jours, il ne les écoutait pas. Ils dénoncèrent alors le fait à Aman, pour voir si Mardochée persisterait dans son attitude (car il leur avait dit qu'il était Juif). ( ) 3,5 Aman put en effet constater que Mardochée ne fléchissait pas le genou devant lui ni ne se prosternait: il en prit un accès de fureur. ( ) 3,6 Comme on l'avait instruit du peuple de Mardochée, il lui parut que ce serait peu de ne frapper que lui et il prémédita de faire disparaître, avec Mardochée, tous les Juifs établis dans tout le royaume d'Assuérus. ( )

3,7 L'an douze d'Assuérus, le premier mois, qui est Nisan, on tira, sous les yeux d'Aman, le "Pûr" (c'est-à-dire les sorts), par jour et par mois. Le sort étant tombé sur le douzième mois, qui est Adar,


19222 Les légendes des Juifs - Louis Ginzberg sur verset 2023-10-31: LE TIRAGE AU SORT
La haine d'Haman, d'abord dirigée contre Mardochée seul, s'amplifia jusqu'à inclure les collègues de Mardochée, tous les savants, qu'il chercha à détruire, et non content de cela, il projetta l'anéantissement de tout le peuple de Mardochée, les Juifs. (106)
Avant de commencer à élaborer ses plans, il souhaita déterminer le moment le plus propice à son entreprise, ce qu'il fit en tirant au sort.
Il voulait d'abord décider du jour de la semaine. Le scribe Shimshai commença à tirer au sort. Le dimanche ne sembla pas convenir, car c'est le jour où Dieu a créé le ciel et la terre, dont la pérennité dépend de l'existence d'Israël. Sans l'alliance de Dieu avec Israël, il n'y aurait ni jour, ni nuit, ni ciel, ni terre. Le lundi se révéla tout aussi peu propice aux manœuvres d'Haman, car c'est le jour où Dieu a opéré la séparation entre les eaux célestes et les eaux terrestres, symbole de la séparation entre Israël et les païens. Le mardi, jour de la création du monde végétal, refusa de prêter son concours à la ruine d'Israël, qui adore Dieu avec des branches de palmiers. Le mercredi, lui aussi, protesta contre l'anéantissement d'Israël en disant: «C'est sur moi qu'ont été créés les luminaires célestes et, comme eux, Israël est destiné à éclairer le monde entier. Détruis-moi d'abord, et ensuite tu pourras détruire Israël». Le jeudi dit: «Seigneur, c'est sur moi qu'ont été créés les oiseaux qui servent à l'offrande pour les péchés. Quand il n'y aura plus d'Israël, qui apportera les offrandes ? Détruis-moi d'abord, et ensuite tu détruiras Israël.» Le vendredi était défavorable aux intentions d'Haman, car c'était le jour de la création de l'homme, et le Seigneur Dieu avait dit à Israël: «Vous êtes des hommes.» Le jour du sabbat était encore moins enclin à s'asservir aux mauvais desseins d'Haman. Il disait: «Le sabbat est un signe entre Israël et Dieu. Détruis-moi d'abord, et ensuite tu pourras détruire Israël !». (107)
Déconcerté, Haman abandonna toute idée de choisir un jour favorable de la semaine. Il s'appliqua à trouver le mois qui conviendrait à sa sinistre entreprise. Adar lui parut être le seul des douze mois à ne rien posséder qui pût être interprété en faveur des Juifs. Les autres semblaient avoir été enrôlés de leur côté. En Nisan, Israël fut délivré de l'Égypte ; en Iyar, Amlek fut vaincu ; en Siwan, l'Éthiopien Zérah fut frappé dans la guerre avec Asa ; en Tammouz, les rois amorites furent soumis ; en Ab, les Juifs remportèrent une victoire sur Arad, le Cananéen ; Kislew et Tebet sont les mois au cours desquels Sihon et Og ont été conquis par les Israélites, et Shebat est le mois de la campagne sanguinaire des onze tribus contre les enfants impies de Benjamin. Non seulement Adar est un mois sans signification favorable dans l'histoire juive, mais c'est aussi un mois de malheur, le mois de la mort de Moïse. Ce qu'Haman ne savait pas, c'est qu'Adar était aussi le mois de la naissance de Moïse. (108)
Haman étudia ensuite les douze signes du zodiaque en relation avec Israël, et il apparut à nouveau qu'Adar était le mois le plus défavorable pour les Juifs. La première constellation, le bélier, dit à Haman: «Israël est une brebis dispersée, et comment veux-tu qu'un père offre son fils à l'abattoir ?»
Le taureau dit: L'ancêtre d'Israël était «le premier taureau».
Les gémeaux: «Comme nous sommes jumeaux, Tamar a donné des jumeaux à Juda.
Le crabe: «Comme on m'appelle Saratan, le gratteur, ainsi on dit d'Israël: 'Tous ceux qui l'oppriment, il les grattera durement'«.
Le lion: «Dieu est appelé le lion, et est-il possible que le lion permette au renard de mordre ses enfants ?
La vierge: «Comme je suis vierge, Israël est comparé à une vierge.
La Balance: «Israël obéit à la loi de la Torah contre les injustice et doit donc être protégé par la Balance.
Le scorpion: «Israël m'est semblable, car lui aussi s'appelle scorpion».
L'archer (sagittaire): «Les fils de Juda sont maîtres de l'arc, et les arcs des puissants dirigés contre eux seront brisés».
La chèvre: «C'est une chèvre qui a apporté la bénédiction à Jacob, l'ancêtre d'Israël, et il est logique que la bénédiction de l'ancêtre ne puisse pas causer le malheur du descendant».
Le porteur d'eau: «Sa domination est comparable à un seau, c'est pourquoi le porteur d'eau ne peut que lui apporter du bien. (109)
Les Poissons sont la seule constellation qui, du moins selon l'interprétation d'Haman, fit des pronostics défavorables sur le sort des Juifs. Elle dit que les Juifs seraient avalés comme des poissons. Mais Dieu parla: «Ô scélérat, les poissons sont parfois avalés, mais parfois ils avalent, et tu seras avalé par les avaleurs.» (110) Et lorsque Haman commença à tirer au sort, Dieu dit: «O scélérat, fils de scélérat ! Ce que tes sorts t'ont révélé, c'est ton propre sort: tu seras pendu.» (111)

( )
3,8 Aman dit au roi Assuérus: "Au milieu des populations, dans toutes les provinces de ton royaume, est dispersé un peuple à part. Ses lois ne ressemblent à celles d'aucun autre et les lois royales sont pour lui lettre morte. Les intérêts du roi ne permettent pas de le laisser tranquille. ( Nb 23,9 , ) 3,9 Que sa perte soit donc signée, si le roi le trouve bon, et je verserai à ses fonctionnaires, au compte du Trésor royal, 10.000 talents d'argent." ( ) 3,10 Le roi ôta alors son anneau de sa main et le donna à Aman, fils de Hamdata, l'Agagite le persécuteur des Juifs. ( Ps 82,5 , ) 3,11 "Garde ton argent, lui répondit-il. Quant à ce peuple, je te le livre, fais-en ce que tu voudras!" ( ) 3,12 Une convocation fut donc adressée aux scribes royaux pour le treize du premier mois et l'on mit par écrit tout ce qu'Aman avait ordonné aux satrapes du roi, aux gouverneurs de chaque province et aux grands officiers de chaque peuple, selon l'écriture de chaque province et la langue de chaque peuple. Le rescrit fut signé du nom d'Assuérus, scellé de son anneau, ( )



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