Livre d'Esther
2,19 En passant, comme les jeunes filles, dans le second harem, ( ) 2,20 Esther n'avait révélé ni sa parenté ni son peuple, ainsi que le lui avait prescrit Mardochée dont elle continuait à observer les instructions comme au temps où elle était sous sa tutelle. ( ) 2,21 Mardochée était alors attaché à la Royale Porte. Mécontents, deux eunuques royaux, Bigtân et Téresh, du corps des gardes du seuil, complotèrent de porter la main sur le roi Assuérus. ( ) 2,22 Mardochée en eut vent, informa la reine Esther et celle-ci, à son tour, en parla au roi au nom de Mardochée. ( ) 2,23 Après enquête, le fait se révéla exact. Ces deux-là furent envoyés au gibet et, en présence du roi, une relation de l'histoire fut consignée dans le livre des Chroniques. ( )

3,1 Quelque temps après, le roi Assuérus distingua Aman, fils de Hamdata, du pays d'Agag. Il l'éleva en dignité, lui accorda prééminence sur tous les grands officiers, ses collègues,


19220 Les légendes des Juifs - Louis Ginzberg sur verset 2023-10-31: HAMAN, L'APPORTEUR DE JUIFS
La conspiration de Bigthan et de Teresh décida le roi à ne plus jamais faire garder sa personne par deux chambellans. Désormais, il confierait sa sécurité à un seul individu, et il nomma Haman à cette place. C'était un acte d'ingratitude envers Mardochée qui, en tant que sauveur du roi, pouvait le plus légitimement prétendre à ce poste. (92) Mais Haman possédait un avantage important: il était détenteur de grandes richesses. A l'exception de Koré, il était l'homme le plus riche qui ait jamais vécu, car il s'était approprié les trésors des rois de Judée et du Temple. (93)
Assuérus avait une raison supplémentaire de distinguer Haman. Il connaissait parfaitement le désir ardent de Mardochée de voir le Temple restauré, et il sentait instinctivement qu'il ne pouvait pas refuser le souhait de l'homme qui l'avait arraché à une mort préMtrée. Pourtant, il n'était pas prêt à l'exaucer. Pour sortir du dilemme, il s'efforça de faire en sorte qu'Haman servît de contrepoids à Mardochée, afin que «ce que l'un bâtissait, l'autre l'abattait». (94)
Assuérus connaissait depuis longtemps les sentiments d'Haman à l'égard des Juifs. Lorsque la querelle au sujet de la reconstruction du Temple éclata entre les Juifs et leurs adversaires païens, et que les fils d'Haman dénoncèrent les Juifs devant Assuérus, les deux parties en conflit convinrent d'envoyer chacune un représentant auprès du roi pour défendre sa cause. Mardochée fut nommé délégué juif, et il ne se trouva pas de plus féroce ennemi des Juifs qu'Haman pour plaider la cause des opposants aux bâtisseurs du Temple. (95)
Quant à son caractère, le roi Assuérus eu l'occasion de le voir sous son vrai jour, car Haman n'était que l'autre nom de Memucan, le prince qui est accusé en dernier ressort de la mort de Vasthi. Au moment de la colère du roi contre la reine, Memucan était encore le moins gradé des sept princes de Perse, mais, tout arrogant qu'il était, il fut le premier à prendre la parole lorsque le roi posa sa question sur le châtiment dû à Vasthi - illustration de l'adage populaire: «Le commun des mortels se précipite au devant de la scène.» (96) L'hostilité d'Haman à l'égard de Vasthi datait de son banquet, auquel la reine n'avait pas invité sa femme. De plus, elle l'avait déjà insulté en lui assénant un coup au visage. De plus, Haman se dit que si seulement la répudiation de Vasthi pouvait être obtenue, il pourrait réussir à marier sa propre fille au roi. (97) Il n'était pas le seul homme déçu à la cour. La conspiration de Bigthan et de Teresh était en partie une mesure de vengeance contre Assuérus pour avoir choisi Esther au lieu d'une de leurs parentes. (98)
Une fois Esther mariée au roi, Haman a su tirer le meilleur parti d'une mauvaise affaire. Il tenta par tous les moyens de gagner l'amitié de la reine. Qu'elle soit juive ou païenne, il voulait revendiquer sa parenté avec elle en tant que juive grâce au lien fraternel entre Esaü et Jacob, en tant que païenne assez facilement, «car tous les païens sont apparentés les uns aux autres.» (99)

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3,2 et tous les serviteurs du roi, préposés au service de sa Porte, s'agenouillaient et se prosternaient devant lui, car tel était l'ordre du roi. Mardochée refusa de fléchir le genou et de se prosterner. ( ) 3,3 "Pourquoi transgresses-tu l'ordre royal?" Dirent à Mardochée les serviteurs du roi préposés à la Royale Porte. ( ) 3,4 Mais ils avaient beau le lui répéter tous les jours, il ne les écoutait pas. Ils dénoncèrent alors le fait à Aman, pour voir si Mardochée persisterait dans son attitude (car il leur avait dit qu'il était Juif). ( ) 3,5 Aman put en effet constater que Mardochée ne fléchissait pas le genou devant lui ni ne se prosternait: il en prit un accès de fureur. ( ) 3,6 Comme on l'avait instruit du peuple de Mardochée, il lui parut que ce serait peu de ne frapper que lui et il prémédita de faire disparaître, avec Mardochée, tous les Juifs établis dans tout le royaume d'Assuérus. ( )



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