Livre de Tobie
3,6 Et maintenant, traite-moi comme il te plaira, ordonne que me soit repris mon souffle, que je sois délivré de la face de la terre pour redevenir terre. Mieux vaut pour moi mourir que vivre, car je me suis entendu insulter à tort et j'ai en moi une immense tristesse. Ordonne, Seigneur, que je sois délivré de cette détresse, laisse-moi partir au séjour éternel et ne détourne pas ta face de moi, Seigneur. Oui, mieux vaut pour moi mourir que de connaître une telle détresse toute ma vie et que de m'entendre insulter. " ( ) 3,7 Le même jour, il advint que Sara, la fille de Ragouël d'Ecbatane en Médie, s'entendit elle aussi insulter par l'une des servantes de son père. ( ) 3,8 La raison en était qu'elle avait été donnée sept fois en mariage, et qu'Asmodée, le démon mauvais, avait tué chaque fois ses maris avant qu'ils ne se soient unis à elle, selon le devoir qu'on a envers une épouse. La servante lui dit donc: " C'est toi qui tues tes maris! En voilà déjà sept à qui tu as été donnée, et tu n'as pas porté le nom d'un seul! ( ) 3,9 Pourquoi nous maltraites-tu sous prétexte que tes maris sont morts ? Va les rejoindre, et qu'on ne voie jamais de toi ni fils ni fille! " ( ) 3,10 " Ce jour-là, pleine de tristesse, elle se mit à pleurer et monta dans la chambre haute de son père avec l'intention de se pendre; mais, à la réflexion, elle se dit: " Ne va-t-on pas insulter mon père et lui dire: "Tu n'avais qu'une fille chérie, et elle s'est pendue à cause de ses malheurs! " Je ferais descendre la vieillesse de mon père dans la tristesse au séjour des morts. Je ferais mieux de ne pas me pendre, mais de supplier le Seigneur de me faire mourir pour que je ne m'entende plus insulter toute ma vie. " ( )

3,11 A l'instant même, elle étendit les mains du côté de la fenêtre et fit cette prière: " Béni sois-tu, ô Dieu compatissant! Béni soit ton nom pour les siècles! Que toutes tes oeuvres te bénissent à jamais!


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3,12 A présent, c'est vers toi que je lève le visage et que je tourne les yeux. ( ) 3,13 Fais que je sois délivrée de cette terre et que je ne m'entende jamais plus insulter. ( ) 3,14 Tu le sais, Maître, je suis restée pure de tout acte impur avec un homme. ( ) 3,15 Je n'ai sali ni mon nom ni le nom de mon père sur la terre où je suis déportée. Je suis la fille unique de mon père, il n'a pas d'autre enfant pour hériter de lui; il n'a non plus ni frère auprès de lui, ni parent pour lequel je devrais me garder comme épouse. J'ai déjà perdu sept maris: pourquoi devrais-je vivre encore ? Mais s'il ne te plaît pas de me faire mourir, alors, Seigneur, prête l'oreille à l'insulte qui m'est faite. " ( ) 3,16 Dans l'instant même, leur prière à tous les deux fut entendue en présence de la gloire de Dieu ( )



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