Livre de Tobie
1,21 Moins de quarante jours plus tard, Sennakérib fut assassiné par deux de ses fils, qui s’enfuirent au mont Ararat, et son fils Asarhaddone lui succéda. Il plaça Ahikar, fils de mon frère Anaël, à la tête de toutes les finances de son royaume, et celui-ci eut donc la haute main sur toute l’administration. ( ) 1,22 Alors Ahikar intervint en ma faveur, et je revins à Ninive. Ahikar, en effet, avait été grand échanson, garde du sceau, chef de l’administration et des finances sous Sennakérib, roi des Assyriens, et Asarhaddone l’avait reconduit dans ses fonctions. Or il était de ma famille : c’était mon neveu. ( ) 2,1 C’est ainsi que, sous le règne d’Asarhaddone, je revins chez moi, et ma femme Anna me fut rendue, ainsi que mon fils Tobie. Lors de notre fête de la Pentecôte, qui est la sainte fête des Semaines, on me prépara un bon repas et je m’étendis pour le prendre. ( ) 2,2 On plaça devant moi une table et on me servit quantité de petits plats. Alors je dis à mon fils Tobie : « Va, mon enfant, essaie de trouver parmi nos frères déportés à Ninive un pauvre qui se souvienne de Dieu de tout son cur ; amène-le pour quil partage mon repas. Moi, mon enfant, jattendrai que tu sois de retour. » ( ) 2,3 Tobie partit chercher un pauvre parmi nos frères. À son retour, il dit : « Père ! – Qu’y a-t-il, mon enfant ? – Père, quelqu’un de notre nation a été assassiné ; il a été jeté sur la place publique, il vient d’y être étranglé. » ( )
2,4 Laissant là mon repas avant même d’y avoir touché, je me précipitai, j’enlevai de la place le cadavre que je déposai dans une dépendance en attendant le coucher du soleil pour l’enterrer.
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2,5 À mon retour, je pris un bain et je mangeai mon pain dans le deuil, ( ) 2,6 en me rappelant la parole que le prophète Amos avait dite sur Béthel : « Vos fêtes se changeront en deuil, et tous vos chants en lamentation. » ( ) 2,7 Et je me mis à pleurer. Puis, quand le soleil fut couché, je partis creuser une tombe pour enterrer le mort. ( ) 2,8 Mes voisins se moquaient de moi : « N’a-t-il donc plus peur ?, disaient-ils. On l’a déjà recherché pour le tuer à cause de cette manière d’agir, et il a dû s’enfuir. Et voilà qu’il recommence à enterrer les morts ! » ( ) 2,9 Cette nuit-là, je pris un bain, puis j’entrai dans la cour de ma maison et je m’étendis contre le mur de la cour, le visage découvert à cause de la chaleur. ( )
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