Livre de la Genèse
38,26 Juda les reconnut, et dit: Elle est moins coupable que moi, puisque je ne l'ai pas donnée à Schéla, mon fils. Et il ne la connut plus. ( ) 38,27 Quand elle fut au moment d'accoucher, voici, il y avait deux jumeaux dans son ventre. ( ) 38,28 Et pendant l'accouchement il y en eut un qui présenta la main; la sage-femme la prit, et y attacha un fil cramoisi, en disant: Celui-ci sort le premier. ( ) 38,29 Mais il retira la main, et son frère sortit. Alors la sage-femme dit: Quelle brèche tu as faite! Et elle lui donna le nom de Pérets. ( ) 38,30 Ensuite sortit son frère, qui avait à la main le fil cramoisi; et on lui donna le nom de Zérach. ( )

39,1 On fit descendre Joseph en Égypte; et Potiphar, officier de Pharaon, chef des gardes, Égyptien, l'acheta des Ismaélites qui l'y avaient fait descendre.


18862 Les légendes des Juifs - Louis Ginzberg sur verset 2023-10-31: JOSEPH, L'ESCLAVE DE POTIPHAR
Lorsque Joseph fut vendu comme esclave aux Ismaélites, il garda le silence par respect pour ses frères, et ne dit pas à ses maîtres qu'il était un fils de Jacob, un homme grand et puissant. Même lorsqu'il arriva chez les Madianites avec les Ismaélites, et que les premiers lui demandèrent sa filiation, il continua à dire qu'il était esclave, uniquement pour ne pas faire honte à ses frères. Mais le plus éminent des Madianites réprimanda Joseph en disant: «Tu n'es pas esclave, ton apparence te trahit», et il le menaça de mort s'il ne reconnaissait pas la vérité. Mais Joseph resta ferme, il ne voulait pas agir par traîtrise envers ses frères.
Arrivés en Égypte, les propriétaires de Joseph ne parviennent pas à s'entendre à son sujet. Chacun d'entre eux souhaitait en avoir la possession exclusive. Ils décidèrent donc de le laisser chez un commerçant jusqu'à ce qu'ils reviennent en Égypte avec leur marchandise. Dieu permit à Joseph de trouver grâce aux yeux du commerçant. Il remit à Joseph tout ce qu'il possédait, toute sa maison, et le Seigneur le bénit en lui donnant beaucoup d'argent et d'or, et Joseph resta avec lui pendant trois mois et cinq jours.
En ce temps-là, la femme de Potiphar, qui venait de Memphis, jeta les yeux sur Joseph, dont les eunuques lui avaient parlé de la beauté. Elle raconta à son mari qu'un marchand s'était enrichi grâce à un jeune Hébreu, et elle ajouta: «On dit que ce jeune a été enlevé du pays de Canaan. Va donc juger son propriétaire, et prends le jeune homme dans ta maison, afin que le Dieu des Hébreux te bénisse, car la grâce du ciel repose sur le jeune homme.
Potiphar fit venir le commerçant, et quand il se présenta devant lui, il lui parla durement, en disant: «Qu'est-ce que j'entends ? que tu voles des âmes au pays de Canaan, et que tu les trafiques ?» Le marchand protesta de son innocence, et on ne put le faire revenir sur son affirmation: une troupe d'Ismaélites avait laissé Joseph sous sa garde provisoirement, jusqu'à ce qu'ils revinssent. Potiphar le fit déshabiller et battre, mais il continua à répéter la même affirmation.
Potiphar fait alors venir Joseph. Le jeune homme se prosterna devant ce chef des eunuques, car il était le troisième des officiers de Pharaon. Il s'adressa à Joseph et lui dit: «Es-tu un esclave ou un homme libre ?» Joseph répondit: «Un esclave.» Potiphar continua à l'interroger: «De qui es-tu l'esclave ?» Joseph: «J'appartiens aux Ismaélites.» Potiphar: «Comment es-tu devenu esclave ?» Joseph: «Ils m'ont acheté au pays de Canaan.»
Mais Potiphar refusa d'ajouter foi à ce qu'il disait, et il le fit dépouiller et battre. La femme de Potiphar, qui se tenait près de la porte, vit comment Joseph était maltraité, et elle fit dire à son mari: «Ton jugement est injuste, car tu punis le jeune homme libre qui a été enlevé de sa place comme si c'était lui qui avait commis un crime.» Comme Joseph tenait fermement à ce qu'il avait dit, Potiphar l'envoya en prison jusqu'au retour de ses maîtres. La femme de Potiphar, dans son désir de péché, voulait avoir Joseph dans sa maison, et elle s'adressa à son mari en ces termes: «Pourquoi gardes-tu prisonnier l'esclave noblement né ? Tu devrais plutôt le libérer et le mettre à ton service.» Il répondit: «La loi des Égyptiens ne nous permet pas de prendre ce qui appartient à un autre avant que tous les titres ne soient clairs», et Joseph resta en prison pendant vingt-quatre jours, jusqu'au retour des Ismaélites en Égypte.
Ils avaient appris quelque part que Joseph était fils de Jacob, et ils lui dirent: «Pourquoi as-tu prétendu que tu étais esclave ? Nous savons que tu es le fils d'un homme puissant en Canaan, et ton père porte ton deuil vêtu d'un sac. Joseph fut sur le point de révéler son secret, mais il se contint par égard pour ses frères, et il répéta qu'il était esclave.
Les Ismaélites décidèrent néanmoins de le vendre, afin qu'il ne soit pas retrouvé entre leurs mains, car ils craignaient la vengeance de Jacob, qui, ils le savaient, jouissait d'une grande faveur auprès de l'Eternel et des hommes. Le commerçant supplia les Ismaélites de le soustraire aux poursuites judiciaires de Potiphar et de le laver du soupçon de vol d'homme. Les Ismaélites, à leur tour, s'entretinrent avec Joseph et lui demandèrent de déclarer à Potiphar qu'ils l'avaient acheté pour de l'argent. Il le fit, puis le chef des eunuques le libéra de la prison et renvoya toutes les parties concernées.
Avec la permission de son mari, la femme de Potiphar envoya un eunuque chez les Ismaélites pour lui demander d'acheter Joseph, mais il revint et rapporta qu'ils demandaient un prix exorbitant pour l'esclave. Elle envoya un second eunuque, qu'elle chargea de conclure l'affaire, et même si l'on demandait une mina d'or, ou même deux, il ne devait pas être avare d'argent, il devait être sûr d'acheter l'esclave et de le lui amener. L'eunuque donna aux Ismaélites quatre-vingts pièces d'or pour Joseph, mais il dit à sa maîtresse qu'il avait payé cent pièces. Joseph s'aperçut de la supercherie, mais il garda le silence, afin que l'eunuque ne fût pas couvert de honte (99).
C'est ainsi que Joseph devint l'esclave du prêtre idolâtre Potiphar, ou Poti-phera, comme on l'appelait parfois (100). Il s'était emparé du charmant jeune homme dans un but indécent, mais l'ange Gabriel l'avait mutilé de telle manière qu'il ne put exécuter son dessein (101). Son maître eut bientôt l'occasion de remarquer que Joseph était aussi pieux que beau, car chaque fois qu'il était occupé à ses soins, il murmurait une prière: «Seigneur du monde, tu es ma confiance, tu es ma protection. Fais que je trouve grâce et faveur à tes yeux et aux yeux de tous ceux qui me voient, et aux yeux de mon maître Potiphar.» Potiphar, remarquant le mouvement de ses lèvres, dit à Joseph: «Veux-tu me jeter un sort ?» «Non, répondit le jeune homme, je prie Dieu de me faire trouver grâce à tes yeux».
Sa prière est entendue. Potiphar se convainc que Dieu est avec Joseph. Parfois, il met à l'épreuve les pouvoirs miraculeux de Joseph. S'il lui apportait un verre d'hippocras, il disait: «Je préférerais du vin mélangé à de l'absinthe», et aussitôt le vin épicé se transformait en vin amer. Tout ce qu'il désirait, il était sûr de l'obtenir de Joseph, et il voyait bien que Dieu exauçait les souhaits de son esclave. Il lui remit en main toutes les clefs de sa maison, et rien n'éatit hors de portée de Joseph (102), excepté sa femme (103). Voyant que la Shekinah reposait sur lui, Potiphar traita Joseph non comme un esclave, mais comme un membre de sa famille, car il dit: «Ce jeune homme n'est pas fait pour le travail d'un esclave, il est digne de la place d'un prince» (104) ; il l'instruisit dans les arts, et lui donna une meilleure nourriture qu'aux autres esclaves (105).
Joseph remercie Dieu pour son nouvel état de bonheur. Il pria ainsi: «Béni sois-tu, Seigneur, de m'avoir fait oublier la maison de mon père.» Ce qui rendait sa fortune si agréable, c'est qu'il était à l'abri de l'envie et de la jalousie de ses frères. Il dit: «Quand j'étais dans la maison de mon père et qu'il me donnait quelque chose de beau, mes frères me refusaient le cadeau, et maintenant, Seigneur, je te remercie de vivre dans l'abondance.» Libéré de ses inquiétudes, il s'occupa de son apparence extérieure. Il se peint les yeux, se coiffa et s'efforça d'être élégant dans sa déMche. Mais Dieu lui dit: «Ton père fait ledeuil vêtu d'un sac au milieu de cendres, tandis que toi, tu manges, tu bois et tu te coiffes. C'est pourquoi j'exciterai ta maîtresse contre toi, et tu seras dans l'embarras.» (106) Ainsi s'accomplissait le vœu secret de Joseph, qu'il lui fût permis de prouver sa piété dans la tentation, comme la piété de ses pères avait été mise à l'épreuve (107).

2301 Bible des peuples sur verset 2018-11-18: Dans son malheur, Joseph se comporte comme un modèle d’honnêteté, de fidélité et de persévérance. Il est le premier de ces justes humiliés de la Bible qui attendent de Dieu leur récompense.

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39,2 L'Éternel fut avec lui, et la prospérité l'accompagna; il habitait dans la maison de son maître, l'Égyptien. ( ) 39,3 Son maître vit que l'Éternel était avec lui, et que l'Éternel faisait prospérer entre ses mains tout ce qu'il entreprenait. ( ) 39,4 Joseph trouva grâce aux yeux de son maître, qui l'employa à son service, l'établit sur sa maison, et lui confia tout ce qu'il possédait. ( ) 39,5 Dès que Potiphar l'eut établi sur sa maison et sur tout ce qu'il possédait, l'Éternel bénit la maison de l'Égyptien, à cause de Joseph; et la bénédiction de l'Éternel fut sur tout ce qui lui appartenait, soit à la maison, soit aux champs. ( ) 39,6 Il abandonna aux mains de Joseph tout ce qui lui appartenait, et il n'avait avec lui d'autre soin que celui de prendre sa nourriture. Or, Joseph était beau de taille et beau de figure. ( )



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