Lecture d'un commentaire (9873)


Mt 28,8

Commentaire: Ces femmes tiennent embrassés les pieds de Jésus-Christ, parce qu'elles sont, dans l'Église, la figure de la prédication évangélique, et qu'elles ont mérité cet honneur par leur pieux empressement; et elles étreignent ainsi, par la foi, les pieds de leur Sauveur, pour obtenir l'honneur de connaître la divinité toute entière. Celle au contraire qui, sur la terre, pleure le Seigneur, et qui cherche comme mort, dans le sépulcre, celui dont elle ne sait pas qu'il règne dans les cieux avec son Père, entend de sa bouche ces paroles: «Ne me touchez pas». Il n'y a aucune difficulté que ce soit la même Marie, qui, d'un côté, élevée au sommet de la foi, touche les pieds de Jésus-Christ et l'étreint de toute la force d'un saint amour, et qui, de l'autre, abat tue sous le poids de l'infirmité de la chair et de la faiblesse naturelle à son sexe, est agitée par le doute et ne mérite point de toucher son Créateur. D'un côté, sa foi est un symbole; de l'autre, ses doutes viennent de la faiblesse de son sexe. Ici, il faut voir l'action de la grâce divine; là, l'infériorité de la nature humaine, car, lorsque nous parvenons à la co nnaissance des choses divines, nous vivons pour Dieu; mais, lorsque nous avons des goûts terrestres, notre aveugle ment vient de nous-mêmes. Ces saintes femmes embrassèrent les pieds du Seigneur, pour ap prendre ainsi que, dans un sens figuré, la tête de Jésus-Christ était l'homme, que, pour elles, elles étaient à ses pieds, et qu'elles devaient suivre et non précéder en Jésus-Christ l'homme qui leur était donné. Le Sauveur leur répète ce que l'ange leur avait dit, pour augmenter en elles la confiance que le discours de l'ange leur avait inspirée.


Source: Severe (Peronne-Vivès 1868)