Lecture d'un commentaire (9855)


Mt 28,1

Commentaire: Jésus-Christ ne vient pas détruire, mais éclairer le jour du sabbat: «Je ne suis pas venu détruire la loi, a-t-il dit, mais l'accomplir». Dieu éclaire ce jour pour lui donner la splendeur qui convient au jour du Seigneur, et le faire briller dans toute l'Eglise, alors que dans la synagogue il était couvert des ténèbres que les Juifs répandaient autour de lui. - Suite. «Marie Magdeleine vint», etc. La femme accourt le soir pour obtenir son pardon, elle qui avait couru le matin vers le crime; elle avait puisé dans le paradis l'esprit d'incrédulité, elle se hâte de venir puiser la foi au sépulcre du Sauveur, elle s'efforce d'arracher la vie du sein même de la mort, après qu'elle a vait trouvé la mort au sein même de la vie. Or, l'Évangéliste ne dit point: Elles vinrent, mais: «Elle vint». Sous le même nom, elles viennent deux, non par hasard, mais par une raison mysté rieuse. Marie Magdeleine vient elle-même, mais elle vient toute autre, un bienheureux change ment s'est opéré en elle, non pas dans son nom, mais dans sa vie, non pas dans son sexe, mais dans les dispositions de son âme. Ces femmes, appelées toutes deux Marie, précèdent les Apô tres, et portent pour ainsi dire le symbole des Églises au tombeau du Seigneur. Marie est le nom de la mère de Jésus-Christ, ce même nom est porté simultanément par deux femmes comme figure de l'unité de l'Église qui est composée de deux peuples, c'est-à-dire des Gentils et des Juifs. Or, Marie vint au sépulcre comme au sein qui devait enfanter la résurrection, d'où Jésus-Christ devait naître de nouveau à la foi, comme il était né du sein de sa mère à cette vie mortelle; de manière que le sépulcre fermé rendit à la vie éternelle celui que le chaste sein d'une vierge avait enfanté à la vie présente. C'est une preuve éclatante de sa divinité d'avoir laissé intacte et ferme le sein de la Vierge qui lui avait donné le jour, comme aussi d'être sorti avec son corps de ce tombeau qu'il laisse également fermé.


Source: Severe (Peronne-Vivès 1868)