Lecture d'un commentaire (9283)


Mt 25,31

Commentaire: Ou bien peut-être, la nature de ce feu est de brûler les substances invisibles, parce qu'il est invisible lui-même, selon ces paroles de l'Apôtre: «Les choses visibles sont passagères, mais les invisibles sont éternelles». Or, ne soyez pas surpris qu'un feu invisible devienne un instrument de supplice, puisque vous voyez tous les jours les corps eux-mêmes souffrir horri blement d'une chaleur toute intérieure. «J'ai eu soif, et vous ne m'avez pas donné à boire». Saint Paul écrit aux fidèles de Corinthe: «Vous êtes le corps de jésus-Christ» ( 1Co 12,27 ). De même donc que l'âme, qui est unie au corps, bien qu'elle ne puisse avoir faim dans sa substance incorporelle, éprouve cependant le besoin de la faim pour le corps, parce qu'elle lui est unie; ainsi le Sauveur ressent toutes les souffrances de l'Église qui est son corps, tout im passible qu'il est lui-même. Remarquez qu'en s'adressant aux justes, il énumère l'un après l'autre toutes leurs bonnes oeuvres, tandis qu'en parlant aux méchants, il abrége cette énumé ration en réunissant leurs fautes contre la charité. «J'ai été malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité». Il était digne, en effet, de ce juge miséricordieux, d'énumérer avec com plaisance, et de rehausser les bonnes oeuvres des hommes, et d'abréger, au contraire, l'énumération de leurs mauvaises actions.


Source: Origène (Peronne-Vivès 1868)