Lecture d'un commentaire (9281)


Mt 25,31

Commentaire: Or, considérez que ce n'est point dans une ou deux circonstances, mais dans toutes absolument, qu'ils ont manqué aux devoirs de la miséricorde; car non-seulement ils n'ont pas nourri celui qui avait faim, mais ce qui demandait beaucoup moins de peine, ils n'ont pas visité les malades. Voyez, d'ailleurs, quels devoirs faciles il prescrit. Il ne dit pas: J'étais en prison, et vous ne m'en avez pas fait sortir; j'étais malade, et vous ne m'avez pas guéri, mais: «Vous ne m'avez pas visité, vous n'êtes pas venus à moi». Il ne demande pas non plus pour apaiser sa faim une nourriture recherchée, mais ce qui est strictement nécessaire. Tout se réunit donc pour légitimer le supplice qu'il leur inflige. Premièrement, la facilité de donner ce qui leur était demandé, c'était du pain; secondement, la misère de celui qui leur faisait cette demande, et il était pauvre; troisièmement, la compassion naturelle qu'ils devaient éprouver pour lui, car il était homme; quatrièmement, le désir d'obtenir la récompense pro mise, c'était un royaume; cinquièmement, la dignité de celui qui recevait ces secours, c'était Dieu dans la personne des pauvres; sixièmement, l'honneur extraordinaire que Dieu leur fai sait, en daignant recevoir de leurs mains; septièmement, la justice de cette aumône, puisqu'il ne reçoit que ce qui lui appartient. Mais l'avarice rend les hommes aveugles sur toutes choses.


Source: Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868)