Lecture d'un commentaire (911)


Ep 2,10

Commentaire: Certains seront ici gênés, non par ce que Paul dit, mais par ce qu’il ne dit pas. Cet éloge du salut chrétien semble établir une distinction radicale entre ceux qui ont été appelés à la foi et ceux qui n’ont pas été appelés. Est-il certain que les autres sont plus que nous menés par leurs passions humaines, qu’ils vont droit au châtiment, qu’ils sont morts par leurs péchés ? En réalité, même avant de croire nous étions sauvés, ou au moins, sur un chemin de salut où ne manquait pas la grâce de Dieu. Mais le regard que l’on jette sur cette vie au rythme du monde (2.2) n’est plus le même lorsque la découverte de Dieu a été suivie de la découverte du péché. Même si auparavant on vivait de Dieu sans le connaître, maintenant on voit ce qu’on ignorait. On n’a pas à renier son existence ancienne ni les valeurs qu’on a reçues de ses pères et des traditions morales non chrétiennes. Mais on ne peut pas davantage nier les richesses uniques du salut chrétien. Ce n’est pas en les rabaissant qu’on comprendra mieux l’amour de Dieu et sa générosité pour ceux qu’il mène par un autre chemin. La grâce propre de la vocation chrétienne, c’est de jouir dès à présent de ce qui est au cœur de l’éternité : il nous a fait siéger avec le Christ dans le monde d’en haut (2.6). Il est possible que les mots manquent pour l’expliquer, l’expérience chrétienne le confirme et l’Esprit témoigne à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu ( Romains 8.16).


Source: Bible des peuples