Lecture d'un commentaire (9072)


Mt 24,29

Commentaire: Lorsqu'un grand incendie commence à éclater, le jour est comme obscurci par les nua ges d'une épaisse fumée; ainsi, on peut dire qu'à la fin du monde, les grands flambeaux du jour seront obscurcis par le feu que la justice de Dieu doit allumer; et la clarté des étoiles venant à pâlir, la matière dont leur corps est composé ne pourra plus s'élever comme autrefois, lorsque la lumière elle-même semblait les porter dans les vastes plaines de l'air, et elles tomberont du ciel. Lorsque ces événements s'accompliront, les intelligences célestes, dans la stupeur et l'agitation, seront comme bouleversées de se voir privées de leurs anciennes fonctions «Et les vertus des cieux seront ébranlées, et alors le signe du Fils de l'homme paraîtra dans les cieux», c'est-à-dire le signe qui a fait les choses célestes, en d'autres termes la puissance que le Fils de l'homme a fait éclater lorsqu'il était attaché à la croix. C'est dans le ciel surtout que paraîtra ce signe, afin que les hommes de toute tribu, qui n'ont pas voulu croire à la religion chrétienne, qui leur était annoncée, la reconnaissent dans cette croix qui en est le signe évident,, et qu'ils pleurent et gémissent sur leurs péchés et sur leur ignorance. «Et, à cette vue, tous les peuples de la terre s'abandonneront aux pleurs et aux gémissements». On donne cette autre explication de ce passage: de même que la lumière d'une lampe s'affaiblit insensiblement, le soleil et la lune s'obscurciront, et les étoiles perdront leur lumière, parce que les corps célestes ne seront plus alimentés, et ce qui en restera tombera du ciel comme une matière toute terrestre. Mais comment peut-on dire du soleil que sa lumière s'obscurcira, alors que le prophète Isaïe prédit qu'à la fin du monde cette lumière deviendra beaucoup plus vive et que la lumière de la lune deviendra comme la lumière, du soleil. Quant aux étoiles, il en est qui affirment que toutes ou un grand nombre d'entre elles sont plus grandes que la terre; comment donc pour ront-elles tomber du ciel, puisque la terre ne pourrait suffire à leur étendue.


Source: Origène (Peronne-Vivès 1868)