Lecture d'un commentaire (888)


Mc 16,15

Commentaire: Au jour de la Résurrection, la nature humaine de Jésus a commencé à participer pleinement à la gloire divine. Maintenant Jésus est “Fils de Dieu avec puissance” (Romains 1.4). Il nous demande de croire en son Nom, c’est-à-dire en la puissance divine qu’il vient de recevoir. Le Nom est un terme presque dépourvu de sens pour nous, tandis que, pour les Juifs, ce terme signifiait la présence active de Dieu. Cela leur permettait de parler de la mystérieuse présence de Dieu dans le monde sans négliger sa grandeur. Par exemple, on ne dit pas que Dieu marchait avec les Hébreux vers la Terre Promise (puisque Dieu ne marche pas), mais on dit que son Nom (Nombres 6.27) ou sa Face (Exode 33.15) les accompagnait. De même on disait que son Nom demeurait dans le temple, et de là bénissait toutes les activités de son peuple (1Rois 8.27). Paul nous dit que Jésus ressuscité a reçu ce Nom, ou cette puissance et présence qui dépasse toute autre (Philippiens 2.9). Jésus, qui le reçoit du Père, n’est pas moins que lui. Il ne reçoit pas la Gloire et le Nom comme on reçoit un titre ou un honneur puisque la Gloire divine ne peut être qu’à Dieu. Si Jésus reçoit un titre divin, c’est parce qu’il avait déjà reçu du Père la divinité. Voici donc que le Christ, devenu Seigneur, commence à diriger l’histoire humaine et notre parcours personnel vers lui. Les apôtres sont envoyés dans le monde pour le guérir et le sanctifier. Les miracles et guérisons dont cette page montre l’importance ne sont pas des fins en eux-mêmes, mais des signes. Le but de l’évangélisation est que toute la création (v. 15) se rassemble autour du Fils de Dieu fait homme, par l’action de l’Esprit Saint. Celui qui ne croira pas sera condamné. Il y a là une menace dont l’interprétation erronée aurait des effets incalculables. Même si, dans le passé, on y a vu une condamnation à l’enfer, le sens du texte est autre. Celui qui ne croit pas est l’un de ceux à qui l’on présente le message et qui, en même temps, a vu et reçu des signes assez parlants pour qu’il puisse y reconnaître la main de Dieu (v. 17). Il sera condamné, c’est-à-dire que, lorsqu’il rendra compte de ses actes bons et mauvais, il recevra sur ce point “une” condamnation : même s’il a été victime de bien des influences, il devra reconnaître que ce jour-là il y a eu faute, et peut-être grave, de sa part. Par contre, celui qui croit et est baptisé est sauvé, c’est-à-dire qu’il jouit des dons que Dieu nous donne par son Fils Jésus : il a été renouvelé en profondeur et sa vie a pris un autre sens. Il participera à la mission du peuple de Dieu dans l’histoire, une œuvre mystérieuse autant que grandiose sans laquelle l’humanité serait condamnée à se perdre, dans tous les sens du terme. Et voici les signes qui accompagneront ceux qui auront cru (17). Les Actes des Apôtres nous racontent quelques-uns de ces signes et de ces miracles dans les premiers temps de l’Église. Aujourd’hui même on les observe partout où les croyants veulent évangéliser avec l’Évangile.


Source: Bible des peuples