Lecture d'un commentaire (8772)


Mt 22,23

Commentaire: Notre-Seigneur aurait pu sans doute, pour établir la vérité de la résurrection, apporter beaucoup d'autres témoignages plus décisifs, tels que ce passage d'Isaïe: «Les morts ressusciteront, et ceux qui sont dans le tombeau revivront ( Is 26,19 ) », et cet autre de Dn ( Da 12,2 ) : «Plusieurs de ceux qui dorment dans poussière ressusciteront», etc. On se demande donc pourquoi il cite de préférence ce passage qui paraît assez peu décisif, ou qui, du moins, ne se rapporte pas directement au fait même de résurrection, et pourquoi il conclut aussitôt comme si cette preuve était péremptoire: «Or Dieu n'est pas Dieu des morts, mais des vivants». Nous avons dit plus haut que s sadducéens n'admettaient ni existence des anges, ni cel des esprits, ni résurrection des morts, et qu'ils soutenaient que s âmes els-mêmes étaient sujettes à mort. Ils ne reconnaissaient d'ailurs que s cinq livres de Moïse, et rejetaient s oracs des prophètes. Il eût donc été absurde de ur citer des témoignages puisés dans des livres dont ils ne reconnaissaient point autorité. C'est donc à Moïse ( Ex 3,6 ) qu'il emprunte cette citation pour prouver immortalité de âme, et il conclut aussitôt «Or Dieu n'est pas Dieu des morts, mais des vivants». C'est ainsi qu'ayant prouvé que s âmes survivent à mort du corps (car Dieu ne pourrait pas être Dieu de ceux qui n'existeraient en aucune façon), il conclut de là par une conséquence naturelle à la résurrection des corps, qui ont été associés au bien comme au mal que les âmes ont pu faire sur la terre.


Source: Saint Jérôme (Peronne-Vivès 1868)