Lecture d'un commentaire (8666)


Mt 21,33

Commentaire: Ou bien ces paroles signifient que le Seigneur, qui avait marché avec eux sous la forme d'une nuée pendant le jour et d'une colonne de feu pendant la nuit ( Ex 13,21-22 ), ne leur apparut plus ensuite de cette manière. Or, dans le prophète Isaïe, c'est le peuple juif qui est appelé la vigne, et c'est à cette vigne que s'adressent les menaces du père de famille dans l'Évangile. Au contraire, ce n'est pas à la vigne qu'il fait des reproches, mais à ceux qui la cultivent. C'est qu'en effet, dans l'Évangile, la vigne est le royaume de Dieu; la vie exempte de toute faute en est le fruit. La haie qui entoure la vigne, c'est la lettre de l'Écriture, qui cache aux yeux de ceux qui sont en dehors les fruits mystérieux qu'elle renferme; la profondeur des oracles di vins, c'est le pressoir dans lequel ceux qui ont mis à profit la connaissance de la parole de Dieu versent tous leurs soins et toute leur affection comme autant de fruits; la tour qui est élevé dans la vigne, c'est le Verbe qui vient de Dieu lui-même, par l'économie divine de l'incarnation; il a loué cette vigne à des vignerons, c'est-à-dire au peuple qui nous a précédé, tant prêtres que laïques. Or, il part pour un pays lointain, afin de laisser aux vignerons le temps de la cultiver. Le temps de la vendange arrive, et pour chacun en particulier, et pour tout le peuple en général. La première saison de la vie est celle de l'enfance, et alors la vigne, sans rien produire au dehors, n'a encore en elle que la sève de la vie Lorsque l'enfant commence a par ler, c'est le temps ou les bourgeons commencent a paraître Or, plus l'âme de l'enfant fait de progrès, plus aussi la vigne, c'est-à-dire la parole de Dieu, se développe, et c'est à la suite de cet accroissement successif qu'elle produit, dans leur maturité, les fruits de la charité, de la joie, de la paix et d'autres vertus semblables Pour le peuple qui reçut la loi de Moise, le temps de la vendange approche également: «Or, le temps des fruits étant proche».


Source: Origène (Peronne-Vivès 1868)