Lecture d'un commentaire (866)


Mc 14,22

Commentaire: Prononce une bénédiction…, rend grâces… (23). La première expression appartenait au rite de l’eucharistie dans les communautés d’origine juive, la seconde à l’eucharistie des communautés grecques (voir le commentaire de Marc 8.1). Les paroles : ceci est mon corps ne suffiraient pas pour établir l’identité du pain et du corps du Christ dans le sens le plus fort. Pour commencer, dans le langage sémitique que parlait Jésus (non dans le grec de l’évangile) le verbe être n’a pas le sens et l’usage que nous lui donnons. Pour comprendre la valeur théologique de ce récit il faut prendre en compte tout le contexte. Cette cène est un repas sacré, comme l’était la cène des Juifs en la fête de la Pâque. Il faut également avoir reconnu le caractère saint et sanctifiant de la personne de Jésus : voir en Marc 7.31 ; Luc 8.46 ; et de même le discours sur le pain de vie en Jean 6. Et tout cela ne ressort pas simplement du texte, mais de la compréhension que les apôtres et l’Église ont eue de ce mystère. Il est facile de voir, par exemple en 1Corinthiens 11.26-29, la force que Paul reconnaît aux paroles de Jésus pour la consécration du pain et de la coupe. Le texte ne parle pas de pain et de vin, mais du pain et de la coupe, suivant peut-être le langage courant, mais aussi parce que ce dernier terme est plus riche de sens, au moins dans la culture hébraïque. On trouve cependant pain et vin en Genèse 14.14 et Proverbes 9.5.


Source: Bible des peuples