Lecture d'un commentaire (8598)


Mt 21,28

Commentaire: Jean vint pour prêcher la voie de la justice, car il montra du doigt le Christ, qui est la consommation de la loi (Rm 10, 4). Ou bien il Mcha d'une manière si éctante dans voie de justice, que sa vie sainte et vénérab fit une profonde impression sur coeur des pécheurs: «s publicains et s femmes de mauvaise vie, au contraire, ont cru». Considérez combien vie sainte d'un prédicateur donne de force à sa prédication, puisqu'el triomphe des coeurs s plus indomptés. «Pour vous, qui avez vu ( conversion de ces grands pé cheurs), vous n'avez pas été touchés de repentir, ni portés à le croire». C'est-à-dire: Les pu blicains et les femmes pécheresses ont fait ce qu'il y a de plus difficile en croyant, et pour vous, vous n'avez même pas fait pénitence, ce qui était beaucoup plus facile. Cette explication que nous avons donnée d'après un grand nombre d'interprètes me paraît renfermer une contradic tion; car, si par ces deux enfants il faut entendre les Juifs et les Gentils, après que les prêtres ont répondu à la question qui leur était faite que c'est le premier qui a fait la volonté de son père, Jésus-Christ aurait dû conclure en ces termes: «Je vous dis en vérité, les Gentils vous précéderont dans le royaume de Dieu», tandis qu'il s'exprime de cette manière «Les publi cains et les femmes de mauvaise vie vous précéderont dans le royaume de Dieu», ce qui paraît indiquer plutôt le sort des gens de basse condition que celui des Gentils. Mais on peut, comme nous l'avons dit, entendre ce passage en ce sens: Le peuple des Gentils l'emporte tellement sur vous aux yeux de Dieu, que les publicains eux-mêmes et les femmes de mauvaise vie lui sont plus agréables que vous.


Source: Raban (Peronne-Vivès 1868)