Lecture d'un commentaire (8371)


Mt 20,1

Commentaire: Or, il n'y a en cela aucune injustice, car que fait à celui qui a vécu dès les premiers jours du monde, et qui n'a pas dépassé le temps qui lui était marqué, que le monde ait continué à exister après lui? Et quant à ceux qui naissent à la fin des temps, ils vi vent nécessairement le nombre de jours qui leur a été assigné. En quoi donc leur travail serait-il allégé, si le monde venait à finir aussitôt, puisqu'ils doivent achever leur tâche avant la fin du monde? D'ailleurs, il ne dépend pas de l'homme, mais de la puissance divine, de naître plus tôt ou plus tard; celui qui est né en premier lieu ne doit pas revendiquer la première place ou l'honneur d'être te premier, et celui qui n'est venu qu'après ne doit pas être considéré comme étant d'un mérite inférieur. «Et en recevant ce denier, ils murmuraient contre le père de fa mille, et disaient», etc. Mais s'il est vrai, comme nous venons de le dire, que les premiers et les derniers aient vécu chacun leur temps, ni plus ni moins, et que la mort ait été pour les uns comme pour les autres la consommation de leur destinée, pourquoi donc les premiers disent-ils: «Nous avons porté le poids du jour et de la chaleur ?» C'est que nous avons besoin d'une plus grande force pour pratiquer la justice, nous qui savons que la fin du monde approche. Aussi est-ce pour nous armer d'un nouveau courage que le Christ disait: «Le royaume des cieux est proche».Au contraire, c'était pour ceux qui ont vécu les premiers une occasion de tiédeur, de savoir que le monde devait durer longtemps encore, et bien que leur vie n'ait pas égalé la durée du monde, ils paraissent cependant en avoir supporté toutes les incommodités. Ou bien, «le poids du jour», ce sont les commandements de la loi; «la chaleur», c'est la tentation brûlante de l'erreur qu'allumaient en eux les esprit de malice en les excitant à la jalou sie contre les Gentils. Les Gentils, au contraire, en embrassant la foi chrétienne, n'ont pas été soumis à ces difficultés, et ont été entièrement sauvés par la grâce qui résume tout dans son mystérieux travail.


Source: Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868)