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Commentaire: Les apôtres reviennent à Capharnaüm, centre de leurs expéditions missionnaires, probablement dans la maison de Simon-Pierre. Ils ont proclamé le royaume de Dieu, ils ont fait des guérisons miraculeuses, ils ont aussi chassé des démons. Mais il leur manque le plus important : l’humilité. Jésus insiste souvent sur cette humilité qui caractérise le véritable “serviteur” du royaume de Dieu. Nous sommes si souvent tentés de nous comporter en propriétaires des services et des engagements que nous acceptons ou que nous prenons dans l’Église comme dans le monde. Nous supportons mal que d’autres puissent y tenir des responsabilités plus importantes que les nôtres, ou nous remplacer dans celles que nous avons. Nous nous attribuons si facilement le mérite de nos qualités ou de nos connaissances. - 9.33 Il y a deux choses différentes dans ce paragraphe : la question de savoir qui est le plus grand, l’accueil de Jésus en la personne des petits. Il est intéressant de comparer ce paragraphe avec les versions de Matthieu et de Luc, car chacun des évangélistes a sa façon propre de situer ces deux questions. Il y a d’abord les textes parallèles de Matthieu 18.1-10 et Luc 9.46-48. Ensuite il y a la démarche de Jacques et Jean en Matthieu 20.20 et Marc 10.35, laquelle est remplacée par une dispute équivalente en Luc 22.24. Il y a enfin la réponse de Jésus à ceux qui n’aiment pas le voir bénir les enfants : Matthieu 19.13 ; Marc 10.13 ; Luc 18.15. Dans le présent paragraphe, Jésus répond d’abord à la première question : celui qui veut être le premier, qu’il se fasse le serviteur de tous. Ensuite, lorsqu’il fait venir un enfant, c’est pour montrer que l’important n’est pas le rang de celui qu’on reçoit, mais le fait qu’on accueille en sa personne le Christ et son Père. En Luc 9.46-48 les deux réponses de Jésus ont été combinées pour n’en faire plus qu’une : pourquoi donner tant d’importance aux préséances et à la hiérarchie si la rencontre des personnes ne fait que recouvrir une rencontre de Dieu lui-même en la personne de l’autre ? Marc et Luc réservent pour l’incident rapporté en Marc 10.13 les paroles sur l’esprit d’enfance et l’accueil du Royaume. Matthieu a oublié que Jésus était intervenu à la suite d’une rivalité entre les siens ; chez lui Jésus répond, comme un Maître doit le faire, à une question pieuse de ses disciples. Il est tout de suite parti sur le thème du Royaume des Cieux, et ce qui l’intéresse, c’est une attitude spirituelle ; en conséquence il passe sous silence l’avertissement de Jésus à ses apôtres, et tout spécialement aux trois “grands” (Pierre et les deux fils de Zébédée) : se faire serviteur. Mais Jésus appelle l’enfant pour enseigner l’esprit d’enfance. Seulement ensuite il parlera de l’accueil des petits, passant soudain des enfants aux “petits”, c’est-à-dire aux croyants simples et sans titre. Chez Matthieu, c’est seulement en 20.20 que Jésus répondra à ceux qui cherchent la première place.

Source: Bible des peuples