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Mt 16,24

Commentaire: Après que Pierre eut dit au Sauveur: «Soyez-vous favorable, cela ne vous arrivera pas», et qu'il en a reçu cette réponse: «Retirez-vous derrière moi, Satan», Notre-Seigneur, non content de lui avoir fait ce reproche, veut lui démontrer pleinement toute l'inconvenance de son langage et les fruits de sa passion: «Alors Jésus dit à ses disciples «Si quelqu'un veut venir après moi», paroles dont voici le sens: Vous me dites: Épargnez-vous, Seigneur, et moi je vous dis que non-seulement c'est une chose funeste pour vous de me dis suader de souffrir, mais que vous-mêmes vous ne pourrez être sauvés sans souffrir et mourir, et sans un renoncement continuel à votre vie. Remarquez, du reste, qu'il n'impose pas ici de nécessité. Il ne dit pas: Quand même vous ne voudriez pas, il vous faut souffrir, mais: «Si quelqu'un veut», paroles qui étaient pour ses disciples un attrait bien plus puissant, car en lais sant toute liberté à celui qui vous écoute, vous l'attirez plus sûrement, tandis que vous l'éloignez davantage si vous lui faites violence. Ce n'est pas, du reste, à ses disciples seuls qu'il propose ces conditions, c'est en général à tout l'univers: «Si quelqu'un veut», c'est-à-dire si une femme, si un homme, si un roi, si un esclave, etc. Or, ces conditions sont au nombre de trois: Qu'il se renonce lui-même, qu'il porte sa croix, et qu'il me suive.


Source: Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868)