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Mc 9,1

Commentaire: La transfiguration de Jésus se trouve au centre de l’évangile de Marc. La scène de la transfiguration est en effet l’une des plus importantes du Nouveau Testament. Dans la liturgie des chrétiens d’Orient, la fête de la transfiguration (de la métamorphose, comme ils disent) tient une place de premier rang. Elle est en fait, non pas le sommet, mais le résumé de toute la révélation. Nous y voyons Moïse et Élie, les porte-parole de la Loi et des prophètes, en un mot, les porte-parole de l’Ancien Testament, présentant le Christ de l’Évangile aux apôtres Pierre, Jacques et Jean — les “colonnes de l’Église” selon l’expression de Paul dans la lettre aux Galates — responsables d’annoncer la Bonne Nouvelle à toute créature. Comme Moïse et Élie conduits par Dieu sur la montagne sainte, pour y être témoins de sa gloire (Exode 33.18-23 ; 1Rois 19.9-12), les apôtres sont emmenés par Jésus à l’écart, ils gravissent eux aussi la montagne et là, Jésus leur manifeste sa gloire. Comme Moïse et Élie, ces deux grands témoins de l’ancienne alliance, ont d’une certaine façon échappé à la corruption de la mort (Deutéronome 34.6 ; 2Rois 2.11), Jésus aussi, qui vient d’annoncer sa passion et sa mort, donne aux apôtres un avant-goût de sa résurrection. Écoutez-le (7) ! Les apôtres accompagnent Jésus depuis plus d’un an, et peu à peu le fossé se creuse entre les autorités religieuses du peuple de Dieu et ce Jésus auquel ils se sont attachés. La question peut se poser pour eux : Jésus ne se trompe-t-il pas lui-même, les certitudes du peuple de Dieu ne sont-elles pas du côté des prêtres et des scribes ? C’est alors que le Père lui-même intervient, comme il l’a déjà fait pour Jean-Baptiste : Écoutez-le ! Écoutez-le car il est la Parole faite chair (Jean 1.14 ; Hébreux 1.1). Il est Le Prophète, et tous les autres ne parlent que pour lui (Deutéronome 18.17). Une nuée les prit sous son ombre. La nuée mentionnée ici est celle qui, dans divers épisodes de l’Ancien Testament, indique et dissimule la mystérieuse présence de Dieu (Exode 19 ; 1Rois 8.10). Déjà, quand Jésus faisait des miracles, il montrait que l’ordre actuel du monde n’est pas l’ordre définitif. Maintenant le rideau s’est entrouvert : si seulement les apôtres pouvaient comprendre que le Fils de l’homme, comme Jésus se nomme lui-même, est proche de sa résurrection. D’ici peu, ses compatriotes vont le mettre en croix. D’ici peu aussi, le Père va lui donner la gloire qui l’attend. Le brillant nuage, les vêtements d’un blanc éblouissant sont les signes qui nous permettent d’entrevoir quelque chose du mystère de Jésus : le jour où il ressuscitera d’entre les morts, tout son être sera transformé, transfiguré, et rempli de la puissance divine pour qu’à son tour il puisse “combler tout en tous”.


Source: Bible des peuples