Lecture d'un commentaire (775)


Mc 7,15

Commentaire: Un des points essentiels de la religion juive était de se maintenir pur : on ne pouvait prendre part au culte sans être en état de pureté. Ce terme “pureté” n’avait pas le sens que nous lui donnons aujourd’hui. Un homme était pur s’il n’était pas contaminé, même sans s’en rendre compte, par des choses interdites par la Loi. Par exemple, les viandes de porc et de lapin étaient considérées comme impures et on ne pouvait en manger. Une femme qui avait ses règles ou quelqu’un qui avait des hémorragies était considéré comme impur pendant un certain nombre de jours : personne ne pouvait les toucher. Un lépreux était impur jusqu’à sa guérison. Si un insecte tombait dans de l’huile, l’huile était considérée comme impure et il fallait la jeter. Si quelqu’un était contaminé, même si ce n’était pas de sa faute, il devait se purifier, généralement avec de l’eau, et quelquefois en offrant des sacrifices fort coûteux. Ces lois avaient été utiles pour protéger la foi des Juifs qui vivaient en pays païens. Comment auraient-ils pu maintenir leur foi en un seul Dieu s’ils avaient dû se mélanger à d’autres peuples, les avoir pour amis et imiter leurs coutumes ? Mais de fait, avec tant de pratiques religieuses à observer, les Juifs devaient rester à part de ceux qui ne partageaient pas leur foi. Jésus enlève à tous ces rituels leur caractère sacré : dans la création de Dieu rien n’est impur ; toucher les malades, les cadavres ou du sang n’offense pas Dieu. Que nous mangions d’un plat ou d’un autre ne saurait offenser Dieu. Le péché est quelque chose qui sort du cœur et non quelque chose que nous faisons sans le vouloir. Il est vrai que l’Ancien Testament enseigne ces concepts de pureté et d’impureté, mais ces lois ont été écrites il y a très longtemps et, comme le dira Paul dans l’épître aux Galates (Galates 4.1-7), le peuple de Dieu était alors comme un enfant à qui l’on doit donner des règles précises pour le former. Et l’apôtre nous dit : lorsque est venue la “plénitude des temps”, lorsque le peuple de Dieu est devenu adulte, ces règles ont perdu leur raison d’être. Il est tout à fait légitime que des chrétiens adoptent un mode de vie végétarien, que des communautés chrétiennes considèrent le refus de l’alcool et du tabac comme un témoignage qui aide leur milieu. Mais il ne faut pas qu’ils disent pour autant que cela fait partie de la foi, ni qu’ils jugent ceux qui gardent leur liberté par rapport à tout cela. Sinon ils porteraient atteinte à la transcendance du salut chrétien qui dépasse toute question de “manger et de boire” (Romains 14.17).


Source: Bible des peuples