Lecture d'un commentaire (7570)


Mt 13,36

Commentaire: C'est en effet une des ruses du démon de mêler toujours l'erreur à la vérité. «La moisson, c'est la fin du monde». Notre-Seigneur dit dans un autre endroit, mais en parlant des Samaritains: «Levez vos yeux et regardez les campagnes comme elles blanchissent déjà pour la moisson» (Jn 4). Et ailleurs: «La moisson est grande, mais il y a peu d'ouvriers», paroles qui signi fient que le temps de la moisson est arrivé. Pourquoi donc déclare-t-il qu'elle n'aura lieu que plus tard? C'est qu'il l'entend ici dans un autre sens. Aussi, tandis que dans les paroles qui précèdent il dit que l'un sème et que l'autre moissonne, il déclare ici que c'est le même qui sème et qui moissonne; car lorsqu'il dit que celui qui sème n'est pas celui qui moissonne, ce n'est pas entre lui et les prophètes, mais entre les prophètes et les Apôtres qu'il veut établir une distinction, puisque c'est le Christ qui a semé lui-même par les prophètes dans la Judée et dans la Samarie. C'est donc sous deux sens différents qu'il prend dans ces deux circonstances les mots de semence et de moisson. Lorsqu'il parle d'obéissance et de soumission à la foi, il se sert du nom de moisson, parce qu'elle est le principe et la cause de toute perfection; mais lorsqu'il est question du fruit qu'on doit retirer de la parole de Dieu, comme dans cet endroit, il appelle la moisson la consommation de toutes choses.


Source: Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868)