Lecture d'un commentaire (7354)


Mt 12,27

Commentaire: Le Sauveur ne dit pas ici: Mes disciples, ni mes Apôtres, mais «vos enfants», afin de leur donner toute facilité de reprendre leur dignité, ou, s'ils persévéraient dans leur ingratitude, d'ôter toute excuse à leur impudence. Or, les Apôtres chassaient les dé mons en vertu du pouvoir que le Sauveur lui-même leur avait donné; cependant les pharisiens ne songeaient pas à les accuser, car ce n'était pas le fait lui-même qu'ils attaquaient, mais la personne du Christ. Il prend les Apôtres pour exemple, afin de leur prouver que c'était sous l'inspiration de l'envie qu'ils parlaient ainsi de lui. Il les conduit ensuite de nouveau à la connaissance de lui-même, en leur démontrant qu'ils sont les ennemis déclarés de leur propre bonheur, et qu'ils s'opposent à leur salut, tandis qu'ils devraient se réjouir de ce qu'il était ve nu pour leur communiquer des biens ineffables. Or, poursuit-il, si c'est par l'Esprit de Dieu que je chasse les démons, le royaume de Dieu est donc parvenu jusqu'à vous». Il leur montre par là que chasser les démons n'est pas l'effet d'une grâce ordinaire; mais un acte de puissance extraordinaire, et c'est pour établir cette vérité qu'il tire cette conclusion: «Donc le royaume de Dieu est parvenu jusqu'à vous». Comme s'il disait: S'il en est ainsi, vous ne pouvez douter de la venue du Fils de Dieu sur la terre. Mais il laisse cette conséquence dans l'obscurité, pour ne pas leur être insupportable. Au contraire, comme il veut les attirer à lui, il ne se contente pas de dire: Le royaume de Dieu est arrivé, mais «il est arrivé jusqu'à vous». Il semble leur dire: Les biens vous arrivent et se répandent sur vous; pourquoi donc vous déclarer contre ce qui doit être votre salut? Ces oeuvres si grandes de la puissance divine ont été prédites par tous les prophètes comme le signe de la présence du Fils de Dieu sur la terre.


Source: Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868)