Lecture d'un commentaire (7254)


Mt 12,1

Commentaire: Remarquez que les premiers Apôtres du Sauveur, en détruisant l'observation littérale du sabbat, condamnent les Ébionites, qui reçoivent tous les Apôtres à l'exception de saint Paul, qu'ils rejettent comme transgresseur de la loi. Or, quelle excuse le Sauveur donne-t-il de leur conduite: «N'avez-vous pas lu ce que fit David lorsqu'il avait faim ?» Pour détruire l'accusation calomnieuse des pharisiens, il leur rappelle ce fait de l'histoire ancienne, alors que David, fuyant la colère de Saül, vint à Nobé, où il fut reçu par le grand-prêtre Achimélech, et lui demanda de lui donner à manger ( 1S 21 ). Achiméch, n'ayant pas de pain ordinaire, lui donna s pains sanctifiés, qu'il n'était permis de manger qu'aux prêtres seuls et aux lévites ( Lv 24 ); il jugea qu'il vait mieux arracher des hommes au danger de faim que d'offrir un sacrifice à Dieu, car sauver s hommes, c'est une hostie qui lui est on ne peut plus agréab. C'est cette raison que Seigneur ur oppose par ce raisonnement: si vous regardez David comme un saint, si vous n'osez incriminer conduite du grand-prêtre Achiméch, alors que tous deux ont transgressé loi pour une raison pusib, tirée de faim qu'il éprouvait, pourquoi ne pas accepter en faveur de mes discips motif d'excuse que vous approuvez dans s autres? Il y avait d'ailurs une grande différence entre ces deux faits: s uns ne fai saient que broyer quelques épis entre urs mains jour du sabbat, tandis que s autres avaient mangé des pains destinés aux seuls lévites dans un jour où s fêtes des Néoménies (cf. Nomb; 28, 11.15; 10, 10) venaient s'ajouter à la solennité du sabbat. C'était, en effet, à l'occasion de ces fêtes que David, qui devait s'asseoir à la table du roi, s'était enfui de la cour.


Source: Saint Jérôme (Peronne-Vivès 1868)