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Mc 4,35

Commentaire: Dans les deux dernières paraboles, Jésus a montré la force et la croissance irrésistible du Royaume, et comme pour en donner un signe visible, Jésus va passer sur l’autre rive du lac, c’est-à-dire sur la rive païenne du lac de Galilée. Les deux miracles qu’il va accomplir montreront que sa victoire sur le démon dépasse les frontières d’Israël. Dans la mentalité juive, la mer est le symbole des puissances démoniaques, un rappel quotidien du chaos primitif, c’est là que se remuent les monstres marins dont seul Dieu, car il est le Tout-Puissant, peut se moquer : Béhémoth, Léviathan et Rahab. En commandant à la mer : “Silence, tais-toi !” tout comme il fait avec les démons (Marc 1.25), Jésus affirme sa puissance divine sur les forces du mal. Devant toutes les formes du mal qui les agressent, au milieu des tempêtes qu’elles soulèvent, les hommes se demandent parfois si Dieu ne dort pas. Or Jésus est là. Il ne s’étonne pas de la peur des disciples devant la tempête, mais de leur manque de foi ; seule la confiance dans la victoire de Jésus, Fils de Dieu, sur les forces du mal, peut leur permettre de surmonter cette peur. Mais à l’instant même où ils découvrent en Jésus cette puissance divine, les apôtres sont saisis d’une grande crainte, comme Moïse au buisson ardent (Exode 3.1), comme Isaïe lors de sa vision dans le temple (Isaïe 6.5), comme tous ceux à qui Dieu se manifeste d’une façon particulière : plus qu’un ami, plus qu’un maître, Jésus se révélait à eux dans la vérité de son être. Et cette frayeur face à une présence divine toute proche était plus forte que la crainte qu’ils avaient éprouvée dans la tempête quelques instants plus tôt.


Source: Bible des peuples