Lecture d'un commentaire (703)


Mc 3,1

Commentaire: Ici, la préoccupation première de Marc n’est pas le miracle que Jésus accomplit en guérissant l’homme à la main desséchée : ce qu’il veut mettre en relief, c’est l’attitude de Jésus vis-à-vis du sabbat. Le début du chapitre 3 est donc une illustration du propos rapporté à la fin du chapitre 2. Pour les Pharisiens, il était permis de manquer au repos du sabbat pour sauver quelqu’un en danger de mort ; Jésus va élargir cette règle. Ne pas faire du bien, pour lui, c’est faire du mal, ne pas guérir c’est tuer. Le silence des Pharisiens est significatif : ils savent bien au plus profond d’eux-mêmes que Jésus a raison ; mais dans leur orgueil de maîtres en religion, ils refusent de le reconnaître et se taisent. Leur accord avec les Hérodiens pour perdre Jésus le confirme. En effet, en Galilée, on ne pouvait obtenir la condamnation de personne sans la permission d’Hérode : il était donc important pour les Pharisiens de s’assurer l’appui des partisans du roi. Ici Marc met le doigt sur la mauvaise foi, née de l’orgueil, qui rend l’homme aveugle devant l’appel de Dieu à la transformation intérieure. Il n’est pas rare de voir des élites qui, bien qu’opposées habituellement, se retrouvent côte à côte pour étouffer la voix de celui qui dénonce une injustice ou proclame une vérité qui les dérange les uns comme les autres.


Source: Bible des peuples