Lecture d'un commentaire (6816)


Mt 9,18

Commentaire: Elle s'approcha par derrière, obéissant par avance à cette parole : Si quelqu'un veut être mon disciple, qu'il me suive. Ou bien c'est parce que n'ayant point vu le Seigneur revêtu d'une chair mortelle, elle est parvenue à le connaître après l'accomplissement des mystères de son incarnation : c'est pour cela qu'elle touche la frange de son vêtement ; figure en cela du peuple des Gentils qui, sans avoir vu le Fils de Dieu incarné, a reçu la parole qui lui annonçait son incarnation. En effet, on peut dire que le mystère de l'incarnation de Jésus-Christ est comme le vêtement dont la divinité était enveloppée, et la doctrine de l'incarnation comme la frange de ce vêtement. Les Gentils ne touchent pas le vêtement, mais seulement la frange, car ils n'ont point vu le Seigneur incarné, mais ils ont reçu par les Apôtres la doctrine de l'incarnation. Heureux celui qui touche par la foi, ne fût-ce même que les extrémités du Verbe ! Ce n'est pas au milieu de la ville que cette femme est guérie, mais dans le chemin où marche le Sauveur ; c'est pour cela que les Apôtres ont dit plus tard : Parce que vous vous jugez vous-mêmes indignes de la vie éternelle, voilà que nous allons vers les Gentils. Or, ce fut dès l'avènement du Sauveur que la Gentilité reçut les prémices du salut.


Source: Raban (Peronne-Vivès 1868)