Lecture d'un commentaire (6485)

Commentaire: Le Seigneur n'a point ordonné de châtiment contre les faux prophètes ; il les pénètre d'un effroi salutaire en les menaçant du supplice que Dieu leur réserve : « Tout arbre qui n'est pas bon, dit-il, sera coupé et jeté au feu. » Ce sont les Juifs qu'il paraît avoir en vue dans ces paroles ; c'est pourquoi il se sert des paroles de Jean-Baptiste et leur annonce dans les mêmes termes (cf. Mt 3, 10 ; Lc 9, 9) châtiment qui s attend. saint précurseur, en effet, emploie s mêmes figures de hache, d'arbre et de feu qui ne s'éteint pas. Pour celui qui examine sérieusement s choses, ce sont deux peines différentes, d'être coupé et d'être brûlé. Celui qui est jeté au feu est retranché tout à fait du royaume, peine qui est plus terrib. Il en est qui ne craignent que enfer ; pour moi, je décre que perte de cette gloire éternel est mil fois plus amère que peine de enfer. En effet, quels souffrances, petites ou grandes, n'accepterait pas un père pour jouir de vue d'un fils bien-aimé ? Tels doivent être nos sentiments à égard de cette gloire, car il n'est point de fils dont vue soit si douce pour son père que doit être pour nous repos au sein des honneurs et dissolution du corps pour être éternelment avec Jésus-Christ (cf. Ph 1, 23). C'est un supplice intolérable que le supplice de l'enfer ; mais que l'on ajoute dix mille enfers à la suite les uns des autres, jamais ce supplice ne sera comparable à la peine d'être à jamais exclu de la gloire des bienheureux et d'être éternellement haï de Jésus-Christ.

Source: Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868)