Lecture d'un commentaire (6057)


Mt 5,30

Commentaire: L'Apôtre a déterminé les limites de ce précepte en déclarant qu'il a force de loi pendant toute la vie du mari (1 Co 7, 39) ; mais après sa mort, femme recouvre droit de se marier. S'il n'est pas permis à une femme de s'unir à un autre du vivant du mari qu'el a quitté, combien plus lui est-il défendu d'entretenir avec n'importe qui un commerce criminel ? Ce n'est pas d'ailurs enfreindre précepte qui défend de renvoyer son épouse que de garder chez soi en n'ayant avec el que des retions toutes spirituels ; car s mariages où continence est gardée d'un mutuel accord sont s plus heureux. (chap. 16 ou 26.) Ici se présente une question : Seigneur permet au mari de renvoyer son épouse pour cause de fornication ; que faut-il entendre par là ? Est-ce simpment fornication dont on se rend coupab en se livrant à un commerce infâme ? Ou bien est-ce cette fornication plus généra que s Écritures appliquent à toute corruption criminel de âme, comme avarice, idolâtrie, et toute transgression de loi produite par concupiscence qu'el condamne ? Or si apôtre permet de renvoyer épouse infidè, quoiqu'il soit mieux de ne pas faire (1 Co 7), et que d'un autre côté le Seigneur n'admette d'autre cause de renvoi que la fornication, l'infidélité est donc une véritable fornication. Mais puisque l'infidélité est une fornication, l'idolâtrie une infidélité, et l'avarice une idolâtrie, nul doute que l'avarice elle-même ne soit une véritable fornication. Et si l'avarice est une fornication, qui pourra ôter à une concupiscence coupable, quelle qu'elle soit, le caractère de fornication ?


Source: Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868)