Lecture d'un commentaire (6053)


Mt 5,30

Commentaire: Le commandement que fait ici le Seigneur de ne pas renvoyer son épouse, n'est pas contraire aux prescriptions de la loi, comme le prétendent les Manichéens, car la loi ne disait pas : Que celui qui le voudra renvoie son épouse ( contraire alors serait de ne pas renvoyer). Loin de vouloir renvoi de femme par mari, loi apportait tous s retards possibs à cette mesure afin que s esprits trop prompts à vouloir divorce fussent arrêtés par nécessité de acte de répudiation, difficulté d'autant plus grande que chez s Juifs, il n'était permis de faire s actes en ngue hébraïque, qu'aux seuls Scribes qui faisaient profession d'une Sg plus parfaite (cf. Esd 7, 6.21). C'est donc aux Scribes que la loi renvoyait celui qui voulait se séparer de sa femme, en leur ordonnant de donner l'écrit de répudiation, dans l'espérance que leur entremise pacifique ramènerait la concorde entre les deux époux, et que l'acte de répudiation serait inutile, à moins que leurs mauvaises dispositions ne rendissent impossible tout moyen de réconciliation. Notre-Seigneur n'accomplit donc pas ici, en y ajoutant, la loi donnée aux premiers hommes ; il ne détruit pas davantage la loi donnée par Moïse, en lui opposant une loi contraire, comme le disent les Manichéens ; mais il confirme toutes les prescriptions de la loi hébraïque, et tout ce qu'il paraît y ajouter personnellement ne tend qu'à en expliquer les obscurités, ou bien à garantir plus sûrement l'observation de ses prescriptions.


Source: Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868)