Lecture d'un commentaire (5022)


Ct 8,5

Commentaire: L'éveil sous le pommier du Cantique n'est pas que la métaphore de la naissance protégée mais peut aussi être celle de la séduction à travers l'éveil des sens. La mention du pommier ici n'est pas sans rappeler l'arbre de la connaissance du bien et du mal du jardin d'Eden. En occident, c'est souvent sous la forme d'une pomme que le fruit défendu est représenté. Sans doute du fait que le terme latin désignant génériquement un fruit est pomum. C'est plus tardivement qu'il désignera la pomme commune, dont le nom latin spécifique est malum. On comprend que le pomus a pu être assimilé au mal (malus) et donc au fruit défendu du jardin d'Eden. Le texte du Cantique ne désigne pas nécessairement le pommier - malus domestica. Tapouah en hébreu signifie plus généralement bulbe, pommeau, et peut désigner, tel le terme pomus, divers fruits charnus ou l'arbre les portant. Le pommier du Cantique est donc tout simplement l'arbre d'un fruit désirable. En ce sens générique, il évoque parfaitement l'arbre du jardin d'Eden. Ainsi, tout comme Eve avait jadis éveillé l'appétit d'Adam en lui offrant le fruit interdit, dans le midrach de la Haggada, les épouses éveillent le désir de leurs maris en les aguichants avec des miroirs (Ex 38,8).


Source: La Haggada, Rivon Krygier