Lecture d'un commentaire (492)


1Jn 2,12

Commentaire: Ici l’un des points clés de la prédication chrétienne : le pardon des péchés. Il est vrai que cette notion est devenue étrangère à la culture moderne, laquelle en revanche a vu se multiplier les désordres psychologiques. Le pardon des péchés est opéré par le Nom, c’est-à-dire par le pouvoir divin du Christ : Matthieu 9.2 ; 26.28 ; Luc 7.47 ; 17.3 ; 24.47 ; Jean 20.23 ; Actes 2.38 ; 5.31 ; 10.43 ; Romains 4.7 ; Colossiens 1.14. On peut toutefois se demander quelle différence il y a entre ce pardon et celui que les Juifs attendaient de leurs sacrifices — ou qu’ils attendent aujourd’hui lors de la fête du pardon. N’étaient-ils pas pardonnés ? Il n’y a pas à douter que Dieu pardonnait et pardonne en tous les temps. Ici cependant il y a quelque chose de neuf : la révélation du pardon par le sang de Jésus fait entrer dans notre existence cette vérité inouïe que le pardon est obtenu par le sacrifice volontaire du Christ. Cette révélation donne d’un coup la lumière sur un point où la culture humaine universelle était restée aveugle et muette : la place primordiale de la violence dans tous les développements de la culture et la justification qu’elle donnait toujours aux plus forts. Il y avait partout des victimes de la violence collective, mais on ne voulait pas ou on ne pouvait pas les voir. Lorsque l’Évangile nous montre Jésus pardonnant le péché, ce n’est pas seulement pour montrer qu’il était conscience de sa personnalité divine, c’est aussi parce qu’on savait, même sans philosophie, qu’il y avait là une révélation divine. Cette proclamation du pardon a déjà été largement donnée au monde, mais jamais sans que les communautés chrétiennes aient eu à souffrir beaucoup et à pardonner, certaines d’entre elles ayant totalement disparu. Plus se multiplient les liens entre les peuples et les individus, plus nous voyons que le pardon est le seul moyen de survivre.


Source: Bible des peuples