Lecture d'un commentaire (4893)


Jon 1,1

Commentaire: Nous avons dans ce petit volume un exemple parfait des méthodes d’écriture employées par les Hébreux. Le style semble être celui d’un scénario de film. Chaque mot indique une action, illustre un geste. Rien d’inutile dans ce texte écrit pour édifier, avec une maîtrise; une évidence, une objectivité, difficilement imitables. L’effet le plus profond de l’oeuvre est sans doute obtenu par la correspondance parfaite des deux missions dont est fait le récit. Il y a en effet un exact parallélisme entre les deux. Dans les deux parties du diptyque, l’auteur a soin d’employer exactement les mêmes mots au même endroit, compte tenu des nécessités du récit, en introduisant çà ou là un « savant désordre » qui ajoute encore à la fascination exercée par le texte. Tout, en effet, est mis en oeuvre pour séduire: l’aventure d’un voyage lointain qui devait mener jusqu’à Tarshish, port situé peut-être non loin de Gibraltar, la tempête, le « suspense » permanent ménagé avec art. Qu’adviendra-t-il de Iona, « Palombe », des marins, du roi et des habitants de Ninive ? Et dans les deux cas une solution miraculeuse intervient, celle du poisson, celle du ricin, dans lesquelles s’affirme la toute-puissance de IHVH-Adonaï, et qui va permettre l’heureuse conclusion de l’histoire.


Source: Chouraqui