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Ba 1,1

Commentaire: Baroukh bèn Néryah, dont le nom, devenu en français Baruch, signifie « Béni », fut le secrétaire et le confident de Irmeyahou (Jérémie) (cf. Jr 32,12 etc.). Il l’accompagna en Égypte lorsque celui-ci fut entraîné dans ce pays à la suite des remous consécutifs à l’assassinat de Guedalyahou (Godolias) (Jr 43,2 ss). On ne sait rien de la suite des événements.
Les textes réunis sous le nom de Baruch sont très composites. Certains d’entre eux se rattachent manifestement à la littérature hébraïque de l’époque du Second Temple, telle qu’elle s’est développée bien après le temps de Jérémie et de Baruch. Il y a des parallèles évidents entre Baruch et Daniel, d’une part, et les Psaumes dits de Salomon (écrit du 1er siècle avant l’ère chrétienne). Un thème majeur comme celui de l’exil et de l’attitude à l’égard des oppresseurs étrangers est traité de plusieurs manières diamétralement opposées: indignation, résignation, indifférence, appel à la vengeance. Il semble impossible qu’un unique auteur ait eu des attitudes aussi contradictoires. D’autre part, la sagesse personnifiée, sur laquelle l’auteur médite (Ba 3,9-4,1), ne fait pas toujours bon ménage avec l’enthousiasme prophétique tel qu’on le trouve dans la dernière partie du livre. Ce sont là deux veines bien différentes du génie biblique. Aussi est-il difficile de déterminer la provenance et la ou les dates de composition de ce recueil composite.
La tradition juive ancienne l’a écarté du canon des Écritures, sans pour autant en nier la valeur intrinsèque.


Source: Chouraqui