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Ps 116,1

Commentaire: Le commentaire du Psaume 116 de Marie-Noëlle Thabut, bibliste du Diocèse de Versailles :
Ce psaume 116 (117) est le plus court du Psautier, puisqu'il ne comprend que deux versets, à comparer aux cent soixante-seize du psaume 118. Mais s'il ne s'étale pas en longueur, on peut dire qu'il est riche en profondeur. La plus belle des déclarations d'amour ne tient-elle pas en deux mots ? Il commence et finit par un appel à la louange : le verbe « Louer » est son premier et son dernier mot ; puisque l'expression « Louez le Seigneur » est exactement synonyme de « Alléluia ». Entre ces deux mots qui forment un encadré, en somme, tout est dit : la cause de la louange et la mention des destinataires de l'invitation. C'est là qu'une surprise nous attend, la cause de la louange est une expression classique : « Il nous a prouvé son Amour, et le Seigneur est toujours fidèle ». C'est le peuple d'Israël qui parle, lui le bénéficiaire de l'œuvre de Dieu depuis Abraham. Lui qui a expérimenté au long de son histoire la présence de ce Dieu protecteur, au point que son nom même, révélé à Moïse, « Seigneur », est son secret, précieusement transmis de génération en génération. On s'attendrait, du coup, à ce que les destinataires de l'appel soient les enfants d'Israël, et eux seuls. Or il n'en est rien, ce sont tous les peuples et tous les pays. Cela veut dire, sans doute, que ce psaume 116 est tardif, il date d'une époque où l'on avait compris que si Dieu est unique, Il est Dieu de tous. Cela veut dire également qu'Israël a compris sa vocation de témoin, et en découvrant l'œuvre de Dieu pour ses enfants, les autres peuples souhaiteront en bénéficier également.


Source: Marie Noëlle Thabut