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Ps 1,1

Commentaire: Cette bénédiction doit s’appliquer à Jésus-Christ Notre Seigneur, qui est l’homme divin (Rétract. XIX). « Bienheureux l’homme qui ne s’est point laissé aller au conseil des impies », comme l’Adam terrestre, qui écouta sa femme séduite par le serpent, et méprisa le précepte du Seigneur (Gen. III, 6). « Et qui ne s’est pas arrêté dans la voie des pécheurs ». A la vérité, Jésus-Christ est venu dans la voie du péché, puisqu’il est né comme les pécheurs, mais il ne s’y est pas arrêté, car il ne s’est pas épris des attraits du monde. « Et ne s’est point assis dans la chaire de pestilence ». Car il ne voulut point avoir sur la terre un trône fastueux, et voilà ce qui est justement appelé trône pestilentiel; de même en effet que l’amour de la domination, que l’appétit de la vaine gloire se glisse dans presque toute âme humaine; de même la peste est cette maladie qui se répand au loin, attaquant tous les hommes ou à peu près. Une chaire de pestilence se dirait mieux néanmoins d’une doctrine perverse, dont l’enseignement est envahissant comme la gangrène (II Tim. II, 17). Voyons ensuite la gradation de ces termes: « S’en aller, s’arrêter, s’asseoir ». L’homme s’en est allé, quand il s’est retiré de Dieu; il s’est arrêté, quand il a pris plaisir au péché; il s’est assis, quand affermi dans son orgueil, il n’a pu retourner sans avoir pour libérateur celui qui ne s’est point laissé aller au conseil de l’impie, ne s’est point arrêté dans la voie des pécheurs, ni assis dans la chaire de pestilence.


Source: Saint Ambroise