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Ph 3,2
Commentaire: Le discours semble s’interrompre ici. Paul commence une violente polémique contre les Juifs mal convertis qui ne cessent de répéter qu’il faut d’abord être fidèles aux lois et aux coutumes de l’Ancien Testament, pour être de bons chrétiens. Prenez garde aux chiens… ! (v. 2). Paul adresse aux Juifs les insultes qu’ils réservaient aux non-Juifs. Les Juifs étaient marqués par la circoncision, mais ils se moquaient volontiers des fidèles d’autres religions qui se faisaient des incisions. Par ce que Paul nous dit ici de sa fidélité au judaïsme, nous apprenons quelque chose de son passé. Il était né à Tarse, de parents juifs qui avaient émigré et qui s’étaient installés en territoire “grec”. Ses parents étaient riches et bien considérés puisqu’ils jouissaient de la dignité et des droits de citoyens romains (voir Actes 22.28). À côté de la culture grecque, Paul avait reçu l’éducation religieuse de la Bible et du peuple juif. Il voyait de près les fêtes païennes et les sacrifices, et il se sentait fier d’appartenir au peuple de Dieu, d’être circoncis et instruit des promesses de Dieu à sa race. Ses parents l’envoyèrent à Jérusalem pour étudier l’Écriture et la Loi avec les grands maîtres de son temps (voir Actes 22.3). Paul devait être un Pharisien exemplaire. S’il n’a pas connu le Christ, il a rencontré les premiers chrétiens. Fidèle à la religion de ses pères, il fut parmi les premiers à persécuter, emprisonner et même tuer ces gens qui prêchaient une doctrine nouvelle et trompaient le peuple — c’est du moins ce qu’il pensait — avec leur Messie vaincu et crucifié. Paul devait bien avoir par moments des doutes (Actes 26.14), et de plus en plus, à mesure qu’il lui fallait multiplier les violences contre les chrétiens : les Pharisiens étaient contre la peine de mort. Mais hésiter, faire marche arrière, c’était reconnaître que Dieu avait pris un autre chemin que celui où lui-même se faisait le défenseur de la cause de Dieu. Pire encore : avec Jésus, plus jamais il ne serait un juste mais un pécheur pardonné. Lorsque Jésus entre de force dans la vie de Paul, il lui fait tout perdre, et Paul désormais accepte de regarder comme des riens (8) tout ce dont il avait été si fier.
Source: Bible des peuples