Lecture d'un commentaire (4463)


Rm 5,15

Commentaire: Adam, le péché, la mort, la chute, la grâce : tout un théâtre dont les personnages aux contours flous jouent le mystère de l’humanité une qui toujours passe par le péché et n’est relevée que par le Christ. Aucun de ces personnages n’est simple, la mort, par exemple est tout autant physique que spirituelle, la stérilité de l’égoïsme, l’ennui et le dégoût qui croissent alors même qu’on s’accroche à ce qu’on n’a pas encore su sacrifier. En fait, ce tableau de Paul n’est pas entièrement neuf. Chez les interprètes juifs on trouvait cette idée d’un plan de Dieu brisé par le péché d’Adam. L’un d’eux mettait en scène le créateur refusant de créer Adam avant d’avoir trouvé un homme qui serait capable de réparer ce qu’Adam avait détruit, et selon lui, cet homme était Abraham, le père du peuple élu. Et d’autres affirmaient que les bénédictions méritées par ceux qui se convertissent au jour de la repentance (le Yom Kippour) surpasseraient les décrets de mort dus aux fautes commises contre la Loi au long des siècles. On voit où est l’originalité de Paul. Le mystère du péché dépasse totalement les limites de la désobéissance à la Loi dans le cadre du peuple juif ; celui qui obéit et mérite la grâce a un nom, il est contemporain, et c’est Jésus ; ce n’est pas la vie qui maintenant va régner au lieu de la mort, mais ce sont les justes qui régneront (5.17), car c’est le Christ qui règne. Enfin vient ce qui était le plus choquant pour un Juif : affirmer que la Loi, loin de sauver, n’a fait qu’empirer la situation (5.20).


Source: Bible des peuples