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Commentaire: LITANIES
Ce chapitre, plus encore que ceux qui précèdent, peut nous étonner avec la répétition interminable des mêmes chiffes et des mêmes offrandes. Il n’est pas question de le raccourcir, pas plus qu’on n’abrège une grande procession ou les cent cinquante Ave Maria du rosaire. L’auteur se complaît sans doute à énumérer les richesses qui aboutiront au sanctuaire, les gestes de générosité qui ont permis de telles offrandes. Mais ces défilés sont réservés pour les grands jours et les jours ordinaires ne sont pas moins importants. La routine de la vie avec l’interminable reprise des mêmes tâches qu’on finit par accomplir de façon automatique fait partie de l’ascèse qui prépare aux dons de Dieu. Durant des milliers d’années les femmes en particulier ont usé leurs forces et perdu beauté et santé dans le lavage, la préparation du feu et les raccommodages : peut-être n’était-ce pas plus abêtissant devant Dieu que de s’ennuyer devant la télé, fuyant d’une chaîne à l’autre, cherchant désespérément où satisfaire cette “avidité des yeux” dont parle Jean (1Jean 2.15), qui est fille du monde et non de Dieu. Tous les grands spirituels ont accepté de suivre cette route de la fidélité dans la monotonie — qui pour de nombreuses personnes est celle du travail peu gratifiant — où l’on finit par être si habitué ou si fatigué qu’on y perd la propriété de soi-même.

Source: Bible des peuples