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Lv 1,1

Commentaire: La foi d’Israël en Yahvé n’a pas varié, mais elle a inspiré ou accompagné une évolution constante des formes religieuses. Les Hébreux n’avaient que les coutumes et croyances de leurs ancêtres : ni prêtres, ni sanctuaires, ni livres sacrés. Moïse a-t-il établi quelques prescriptions religieuses ? C’est probable, mais certainement pas tout ce que ce livre lui attribue. Arrivées en Canaan, les tribus ont eu un culte de Yahvé centré sur divers sanctuaires, prenant un peu modèle sur ce que faisaient les Cananéens dans leurs temples. Puis au temps des rois les descendants de David organisent le clergé autour du Temple de Jérusalem, veillent à la pureté du culte, codifient la liturgie. La révélation faite à Moïse au Sinaï leur donnait quelques critères solides pour adopter et adapter des formes de culte nouvelles tout en restant fidèles à l’Alliance : — Dieu est le Dieu unique, l’invisible qui n’a besoin de rien, mais qui demande que ses fidèles le servent. — Yahvé est le Dieu Saint, tout à fait différent de toutes les créatures, et de même Israël, consacré à Dieu, doit rester “saint”, c’est-à-dire séparé de toutes les autres nations. — Yahvé exige la justice : donc, la “pureté” rituelle doit être le reflet de la sainteté intérieure. Le peuple juif n’avait plus qu’un seul sanctuaire, le Temple de Jérusalem, lorsque le Lévitique fut rédigé. Le peuple y venait de partout pour y offrir des sacrifices. Le Temple bâti par le roi Salomon (Voir 1Rois 6) était un édifice de taille modeste (25 mètres de long sur 15 de large), et seuls les prêtres y pénétraient. Le peuple se rassemblait dans les cours pavées. Dans la cour principale se trouvait un grand autel, en blocs de pierre : l’autel des holocaustes, c’est-à-dire des victimes entièrement brûlées. À certaines occasions, une partie du sang de la victime se répandait sur un autre autel, beaucoup plus petit, à l’intérieur du Temple. Il y avait plusieurs sortes de sacrifices et, dans la plupart des cas, les prêtres recevaient une partie de la victime comme paiement, tandis que ceux qui avaient offert le sacrifice mangeaient l’autre partie au banquet de communion. Mais, pour les holocaustes, rien ne se mangeait puisque tout était offert à Dieu. Comme d’autres peuples, les Israélites croyaient que la vie de tout être se trouve dans le sang (Voir Genèse 9.5). C’est pourquoi le sang appartenait à Dieu et personne ne pouvait le consommer. La vie et le sang de l’animal immolé, valaient pour celui qui l’offrait : il était libéré de tout ce qui en lui déplaisait à Dieu et pouvait le conduire à la mort (Lévitique 17.11). Ce n’est pas sans raison que Jésus a voulu mourir en versant son sang pour exprimer qu’il donnait sa vie pour laver son peuple de ses fautes. La lettre aux Hébreux tire des sacrifices juifs un enseignement qu’a confirmé la passion de Jésus : “Il n’y a pas de pardon des péchés sans effusion de sang” (Hébreux 9.22). Observons l’usage fréquent de l’expression “sans tache”. Les prophètes reprocheront aux gens de ne pas observer ce commandement (Malachie 1.13). Nous offrons n’importe quoi à Dieu : ce que nous avons en trop, au lieu de lui donner ce que nous avons de meilleur.


Source: Bible des peuples