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Jc 1,23

Commentaire: Deux mots importants dans ce paragraphe : oublier (nous traduisons : il ne savait plus) et parfait. Le sens est clair. Avant toute autre chose, le chemin de la perfection nous demande de savoir nous concentrer, échapper au tourbillon des impressions, des quelques dizaines de milliers de signes et d’informations qui nous assaillent journellement, pour nous arrêter sur ce qui est l’essentiel, sur ce qui est dès aujourd’hui la gestation de notre être éternel. Il faut donc des temps, et plus que quelques minutes par jour, pour faire le silence, retrouver les zones profondes de la conscience et nous ouvrir à la présence de Dieu. Une des formes de la présence de Dieu se découvre lorsque nous ouvrons le livre de la Parole, et quelle que soit la page que nous avons ouverte, toujours elle a un rapport avec la volonté de Dieu sur le monde et sur notre vie : Dieu qui est vrai nous met dans le vrai quand nous nous fixons sur cette loi parfaite. Il n’est pas sans intérêt de voir que Paul a repris en Philippiens 3.12-13 ces deux mêmes mots : oublier (nous traduisons : sans plus penser) et parfaits, mais pour un usage inverse. La contradiction n’est qu’apparente. Le sens de notre responsabilité devant Dieu et face à notre destin éternel, cette capacité de ne pas oublier aussitôt la parole qui nous a été dite, va de pair avec un oubli de tout ce qui nous donnait auparavant une sécurité en ce monde et face à Dieu. Non pas seulement oublier et savoir abandonner le rempart de l’argent, du chez soi, des assurances, mais aussi la comptabilité morale, la conscience de tout ce qui n’est pas trop mal dans notre vie et qui nous prépare sûrement un bon accueil de Dieu dans l’au-delà. Pour être parfait, n’avoir plus rien et ne plus savoir.


Source: Bible des peuples