Lecture d'un commentaire (3843)


He 1,1

Commentaire: Les destinataires de cette lettre ont été formés par une religion dans laquelle le rôle d’un grand prêtre, consacré par Dieu, était essentiel. L’auteur entend montrer que Jésus est désormais le seul grand prêtre sur lequel les hommes puissent s’appuyer. Le point de départ de son argumentation est la dignité unique de Jésus, non pas prophète, ni personnage surnaturel comme il pourrait en exister d’autres, mais Fils de Dieu. Tous les mots de ces versets affirment qu’il est unique, Dieu né de Dieu (Jean 1.1-14) Cette comparaison de Jésus avec les anges peut nous surprendre (comme dans Éphésiens 1 et Colossiens 1). Mais, pour les croyants de ce temps, il suffisait de contempler la nature pour sentir, au-delà de l’harmonie et de la splendeur de la création, la présence active d’êtres cosmiques qu’ils appelaient des anges, ceux qui répartissaient les richesses divines. Dans la mesure même où tout l’Ancien Testament avait lutté contre les dieux de la nature, Dieu était resté très haut au-dessus. Si l’on s’abstenait même de prononcer son nom, c’était une raison de plus pour voir l’action des esprits célestes dans les manifestations continuelles de la providence divine en notre faveur. Quand on rappelait le passé d’Israël, on attribuait aux anges bien des choses. Nous-mêmes, si nous avons quelque idée du mystère de Dieu, cela nous déconcerte de penser que nous puissions entrer en communion avec lui : combien de personnes aujourd’hui cherchent un contact avec des puissances spirituelles, à un échelon certes très inférieur. Le mot ange fait vieillot, mais en fait beaucoup croient à des puissances cosmiques. Il fallait donc réaffirmer que Jésus, qui n’est pas un ange mais a été l’un de nous, les dépasse tous. C’est toi, Seigneur… (10). Attention à la façon de discuter : dès le commencement de l’Église les apôtres attribuent au Christ tous les textes où la Bible disait : Seigneur. En fait, le mot Seigneur qu’ils lisaient dans le texte grec traduisait “Yahvé” du texte hébreu. Ils attribuent donc consciemment au Christ un très grand nombre de paroles qui s’adressaient à Yahvé-Dieu dans l’Ancien Testament. Ceci suffirait pour détruire ce qu’on entend dire encore aujourd’hui : que seulement avec le temps on a considéré Jésus comme le Fils de Dieu et pleinement Dieu, et que les apôtres dans les commencements le voyaient seulement comme un Messie.


Source: Bible des peuples