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He 1,1

Commentaire: Au temps des apôtres on qualifiait d’Hébreux les Juifs qui vivaient en Palestine, à la différence de cette majorité de leur peuple qui avait émigré vers d’autres pays, dans tout l’Empire Romain. Cette lettre est adressée aux premières communautés chrétiennes de Palestine qui s’étaient formées de Juifs de race après la Pentecôte. Comme disciples du Christ, ils avaient été persécutés, certains avaient eu leurs biens confisqués. Ils n’avaient plus rien au monde et ils devaient s’encourager les uns les autres avec la conviction qu’à la fin de leur exil ils trouveraient la vraie patrie où Jésus était allé après ses souffrances. Ils retrouvaient ainsi la situation de leurs ancêtres hébreux qui avaient vécu dans le désert, attendant et recherchant une terre promise. Il sera facile de voir que cette lettre s’adresse à des hommes familiers de l’Ancien Testament : il s’agissait peut-être, probablement même, de prêtres juifs qui avaient reconnu Jésus comme le Christ et qui passaient alors par une crise. Dans le passé en effet, puisqu’ils étaient prêtres, le Temple avait été toute leur vie : ils offraient des sacrifices et recevaient en paiement une partie des animaux offerts. Mais maintenant, ils n’avaient pas seulement été exclus et chassés du Temple par les Juifs : c’était le Christ qui les avait remplacés. Il avait relégué le Temple de Jérusalem et son culte au rang des institutions dépassées. Lui, laïc, il avait organisé son Église sans tenir compte du sacerdoce des “fils d’Aaron”, les prêtres juifs : le prêtre, celui qui met les hommes en rapport avec le Dieu Très Saint, c’était lui et lui seul. Ainsi le Christ leur avait enlevé leur travail tout autant que leur raison d’être. Parfois ces hommes qui avaient connu Jésus en son existence humaine, devaient se prendre à douter : est-ce que tout avait vraiment changé à cause de lui ? Pour confirmer leur foi, cette lettre leur montre que la religion juive, avec ses cérémonies grandioses au Temple de Jérusalem, n’était que l’image de quelque chose de plus grand. Le pardon des péchés et la religion en esprit, aspiration de tout l’Ancien Testament, devaient être l’œuvre du prêtre authentique de toute l’humanité, Jésus, le Fils de Dieu. Il n’y a plus maintenant d’autre sacrifice que le sien, lequel commence sur la croix et se termine dans la gloire. N’y a-t-il pas beaucoup d’Hébreux, de déracinés dans le monde d’aujourd’hui ? Les malades qui n’ont plus d’espoir, les chrétiens persécutés, ceux qui n’acceptent pas l’injustice et la médiocrité de leur société. Même si beaucoup d’entre eux ne comprennent pas tous les arguments ou les citations bibliques de cette lettre, ils en seront cependant encouragés dans leur foi. Par ailleurs, le mot prêtre a pris une telle importance dans l’Église qu’il n’est pas inutile de retrouver ici le texte biblique qui a le plus approfondi le sens du sacerdoce et sa réorientation par le fait même du sacrifice de Jésus Cette lettre a été écrite de Rome, peut-être vers l’année 66, quand s’annonçait la guerre où Jérusalem allait être détruite. C’étaient aussi les derniers mois de la vie de Paul ; il était emprisonné à Rome pour la deuxième fois. Cette lettre n’est pas étrangère à la pensée de Paul, mais il ne l’a pas écrite. Il est fort possible que l’auteur en soit Apollos, mentionné dans Actes 18.24-28, un homme très fort sur les Écritures, qui démontrait par les Écritures (l’Ancien Testament) que Jésus est le Messie.


Source: Bible des peuples