Lecture d'un commentaire (3831)


Ez 38,1

Commentaire: Les chapitres 38 et 39 annoncent, qu’après la restauration du peuple d’Israël en Palestine, une ligue de nations unies se lèvera contre lui. Les noms de Gog et Magog évoquent des pays situés plus au nord ; une victoire miraculeuse est promise. Si nous laissons de côté la fin du chapitre 39 (17-29), il est presque certain qu’Ézékiel n’est pas l’auteur de ces pages et qu’elles n’ont rien à voir avec sa mission ; elles ont été insérées dans son livre à l’époque des Maccabées. Comme ce qu’on appelle les “prophéties de Daniel”, il s’agit là d’une littérature d’un type spécial, la littérature “apocalyptique” qui plaisait beaucoup aux Juifs des deux derniers siècles avant le Christ, et dans les premières années qui l’ont suivi (voir l’introduction de Daniel). Cette description voilée des invasions syriennes du temps des Maccabées est attribuée à Ézékiel, mais en fait l’auteur est un contemporain de ces guerres. Il parle d’une intervention de Dieu pour écraser les persécuteurs syriens. La littérature apocalyptique emploie des images d’allure mystérieuse, elle aime les exagérations, annonce des interventions divines spectaculaires. Ce style compliqué a toujours attiré les personnes qui n’ont guère de formation critique et historique : à chaque génération elles y cherchent une prophétie bien ancienne, et qu’elles tiennent pour certaine, qui parlerait justement de leur époque. Il y aura toujours des détails qui, avec quelques efforts, pourront s’appliquer aux avions, aux chars d’assaut, à la guerre chimique… chacun y trouvera facilement la confirmation de ses rêves. Les textes de ce genre que l’on trouve dans la Bible veulent nous dire que l’histoire du monde finira par l’opposition de ceux qui acceptent l’offre de Dieu et de ceux qui la rejettent. Le royaume de Dieu ne sera pas ce monde que nous bâtissons, bien que nous devions le bâtir pour préparer le monde nouveau et définitif que Dieu donnera à sa manière. Cependant, attendre que Dieu fasse tout serait une illusion dans laquelle tombent bien des croyants pessimistes qui croient que le mal est toujours le plus fort. Et ce n’est pas davantage une solution que de s’accrocher à des “révélations” annonçant châtiments et catastrophes : c’est ainsi que certains se voient avec leur secte comme le petit groupe des sauvés, et vivent en tournant le dos à la vie réelle.


Source: Bible des peuples