Lecture d'un commentaire (379)


Lc 11,4

Commentaire: Voilà une vérité, mes sœurs, que nous devons bien considérer. Une faveur aussi grande et aussi importante que le pardon de notre Seigneur, pour des fautes qui auraient mérité le feu éternel, nous est accordée à la seule condition que nous accomplissions, en échange, une action d'aussi peu de prix que de pardonner nous-mêmes. Pour ma part j'ai tellement peu à pardonner que vous devez, Seigneur, me pardonner pour rien ; voilà une belle occasion de manifester votre miséricorde. Soyez béni, ô Père céleste, de ce que vous me supportez malgré ma pauvreté (sainte Thérèse d'Avila : « Le Chemin de la perfection », XXXVI). Cette demande atteint la racine de la précédente, car nos péchés sont les fruits du consentement à la tentation. Nous demandons à notre Père de ne pas nous y soumettre. Traduire en un seul mot le terme grec est difficile : il signifie ne permets pas d’entrer dans (ou) ne nous laisse pas succomber à la tentation. « Dieu n’éprouve pas le mal, il n’éprouve non plus personne » (Epître de saint Jacques, I 13) , il veut au contraire nous en libérer. Nous Lui demandons de ne pas nous laisser prendre le chemin qui conduit au péché. Nous sommes engagés dans le combat entre la chair et l’Esprit. Cette demande implore l’Esprit de discernement et de force. L’Esprit Saint nous fait discerner entre l’épreuve, nécessaire à la croissance le l’homme intérieur en vue d’une vertu éprouvée (Epître de saint Paul aux Romains, V 3-5), et la tentation, qui conduit au péché et à la mort. Nous devons aussi discerner entre être tenté et consentir à la tentation. Enfin, le discernement démasque le mensonge de la tentation : apparemment, son objet est bon, séduisant à voir, désirable (Genèse, III 6) alors que, en réalité, son fruit est la mort (« Catéchisme de l’Eglise Catholique »).


Source: missel.free.fr