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Is 54,1

Commentaire: Ce poème conclut les chants dans lesquels Isaïe s’adresse à Jérusalem : 49.14 ; 51.17). Dans une vision grandiose, Jérusalem devient le peuple de l’avenir, le peuple renaissant de ses ruines qui atteindra le royaume de la paix. Jérusalem est la ville idéale dont nous avons tous rêvé de temps à autre et que Dieu désire nous donner. Je t’avais abandonnée pour un court instant. C’est toute l’histoire de l’amour de Dieu pour nous : l’amour total de Dieu, notre infidélité, notre péché. Le prophète annonce la nouvelle Jérusalem, la bien-aimée de Yahvé qui ne sera plus jamais abandonnée. Nous savons que l’Église est déjà dans un sens très réel, ce nouveau peuple lié à Dieu par une alliance éternelle. Mais cela ne l’empêche pas d’être en même temps ce peuple de Dieu si infidèle dont la Bible détaille les fautes : communautés qui subsistent sans vraiment vivre ; institutions où parfois l’Esprit de Jésus semble absent ; dirigeants de l’Église serviles, parfois corrompus par l’argent… Dans un sens, la Nouvelle Jérusalem se trouve dans l’Église du Christ, mais il est aussi vrai de dire que nous continuons à l’attendre. Crie de joie, toi qui n’as pas enfanté. Le peuple juif s’est effondré à la suite de ses erreurs et, du point de vue humain, il n’a plus d’avenir. Mais cela convient à Dieu : maintenant que les moyens d’être grands leur manquent, il va se pencher sur eux. Il ne sera plus celui à qui on demande des faveurs, mais celui qui se donne lui-même : Tu auras comme époux ton créateur. Tous tes fils seront instruits par Yahvé. C’est la même annonce d’une nouvelle alliance que Jérémie avait proclamée (Jérémie 31.31). La foi devra toujours s’appuyer sur la parole de Dieu et se guider par ses commandements, mais l’essentiel du lien avec Dieu sera une communication d’esprit à esprit, une communion qui nous fait baigner dans la vérité unique. Il y a là un type de connaissance qui n’enseigne aucune vérité particulière, mais qui nous permet d’apprécier, de juger et d’ordonner toutes les vérités fragmentaires. C’est un instinct de Dieu. Cet instinct de Dieu nous fait découvrir en profondeur la personne du Christ à travers les témoignages toujours trop brefs de nos Écritures et, à partir de lui, il nous donne les secrets de la Bible (Jean 6.45). En méditant sur ces poèmes, nous comprenons mieux comment Dieu rend la virginité féconde. Ce n’est pas par hasard que Jésus est né d’une mère vierge. Sa naissance est venue donner une réponse à l’attente de “Jérusalem, la bien-aimée de Dieu” ; voir Isaïe 17.14.


Source: Bible des peuples