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Is 40,1

Commentaire: Première partie du Livre de la Consolation : Préparez-vous pour un nouvel Exode (Isaïe 40.1—48.22). Le prophète s’efface volontairement derrière cette voix anonyme et mystérieuse chargée de proclamer la miséricorde de Dieu et le salut qu’il apporte à son peuple. Parlez au cœur de Jérusalem, criez-lui que sa dette est payée. Yahvé a pardonné à son peuple et c’est pourquoi il va les rétablir dans la Terre Promise. Qu’ils ne se laissent pas impressionner par le prestige de l’invincible Babylone : toute chair est comme l’herbe, la ville célèbre n’est qu’une construction humaine, et elle passera comme l’ambition des hommes (voir Jacques 1.10). Par contre les promesses de Dieu se réaliseront. La voix mystérieuse proclame le retour triomphant des exilés. Le chemin aride et dangereux du désert sera aplani pour eux et le retour sera triomphal. Pour tous les peuples du monde (toute chair), les merveilles seront si évidentes que tous découvriront le Dieu unique. Ensuite, à travers le temps et l’espace, le prophète s’adresse à la nouvelle communauté qui va naître, pour lui annoncer la Bonne Nouvelle. Ce terme, qu’on traduira plus tard par : Évangile, apparaît ici dans la Bible pour la première fois. Consolation est un autre mot nouveau. Dans la Bible, ce n’est pas un appel à la résignation, ou à une attente passive : Dieu nous donne la force de poursuivre notre mission. Ainsi, dans les chapitres suivants, le prophète encouragera les Juifs à retourner chez eux, en dépit des difficultés. Nous retrouverons dans les lettres de Paul ces termes “consoler” et “encourager”. Et lorsque Paul nous promet la “consolation de Dieu”, il nous invite comme les prophètes à lutter avec persévérance contre les forces du mal. Ouvrez dans le désert la route de Yahvé. Le prophète voyait Yahvé marchant en tête de son peuple pour le conduire à sa patrie définitive. Pourtant, lorsque les exilés arrivèrent en Palestine, ils se rendirent compte qu’ils n’avaient pas trouvé Dieu, ni leur patrie définitive : il manquait encore quelque chose qui ne s’accomplirait que des siècles plus tard. Un jour on entendra dans le désert la voix de Jean-Baptiste, et c’est alors que Dieu viendra et que tous le verront, comme le note l’évangile (Luc 3.4).


Source: Bible des peuples