Lecture d'un commentaire (3426)


Ex 2,11

Commentaire: Moïse vivait comme un prince. Il va cependant à la rencontre de ses frères de condition inférieure. Il vit avec quelle brutalité on traitait ses frères. Moïse ne fait pas comme tant de privilégiés de la culture, qui ne se sentent plus solidaires de leur peuple et agissent contrairement à ses intérêts (fuites de capitaux et exode des cerveaux). Moïse ne ferme pas les yeux comme ceux qui renient leur humble origine ou qui refusent de se solidariser avec leurs compagnons pour se faire admettre dans un milieu supérieur. Moïse prend tout de suite le parti de son peuple opprimé ; mais le lendemain il découvre un autre aspect du mal : ses frères ne sont pas des victimes innocentes : l’oppression dont ils souffrent a quelque chose à voir avec la violence, le mal et l’irresponsabilité qui sévissent parmi eux. Les Égyptiens ne les respectent pas, mais de leur côté, eux ne font rien pour mériter ce respect. Cette fois, Moïse ne sait plus quoi faire et prend la fuite. Moïse a fait le premier pas qui le conduira à libérer son peuple. Lorsqu’il renonce à partager le sort des privilégiés et se solidarise avec les humbles, il prend sans le savoir le chemin du Christ, comme le dit la lettre aux Hébreux 11.25-26 : “Par la foi, Moïse refusa d’être appelé fils d’une fille de Pharaon. Il aima mieux être maltraité avec le peuple de Dieu que de connaître le plaisir éphémère du péché, estimant ainsi que l’humiliation du Christ a plus de prix que les trésors de l’Égypte.” Ainsi nous comprenons que la Bible soutient tout effort fait pour la dignité humaine ainsi que les efforts des jeunes, des ouvriers et de tous ceux qui luttent pour une plus grande participation à la construction de leur avenir. Les libérations qui viennent de Dieu libèrent des structures oppressives, mais en même temps elles éveillent en nous la conscience de notre péché.


Source: Bible des peuples