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Ex 1,8

Commentaire: La première moitié de ce livre mettra en scène la lutte de Yahvé et de l’Égypte. Cette présentation simpliste ne nous interdit pas d’avoir une vision beaucoup plus positive de l’Égypte, de son peuple et de sa civilisation, l’Égypte a été la première des nations. Même si les pharaons exerçaient un pouvoir absolu et imposaient de lourdes taxes et corvées à leur peuple, ils n’étaient pas plus inhumains que les autres souverains de l’histoire. La culture égyptienne a produit très vite un culte et des croyances que l’on ne peut qu’admirer aussi bien pour ce qui touche à l’au-delà qu’au jugement des morts. Les Égyptiens étaient assez tolérants et ils respectaient la vie. Des siècles plus tard, lorsque tout autour de la Méditerranée le père de famille avait le droit de supprimer un nouveau-né qui lui semblait mal constitué, un historien grec faisait cette remarque : “Les Égyptiens ne tuent pas les enfants”. Les Hébreux entraient sans difficulté en Égypte lorsqu’ils étaient victimes de la sécheresse et de la faim, et jusqu’aux temps de l’Évangile l’Égypte restera une terre de refuge ( Matthieu 1.13). Si la Bible fait de l’Égypte l’adversaire de Dieu, cela tient essentiellement à deux raisons. La première, c’est que jamais le patron et l’ouvrier, le propriétaire installé et l’immigrant n’ont la même vision de leurs situations respectives ; la seconde, c’est que l’Exode voulait souligner la vocation particulière du peuple de Dieu. Si Dieu voulait faire d’Israël un peuple différent et porteur d’une sagesse différente, il fallait lui enseigner qu’il avait été tiré de l’Égypte au forceps.


Source: Bible des peuples