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Mt 27,29

Commentaire: Ils lui mettent une couronne sur la tête. Elle était probablement faite de roseaux, entrelacés de longues épines, et tressés en forme de bonnet. Les soldats s’amusent au jeu du roi déchu. Dans bien des cultures, le roi est un personnage divin, mais aussi la victime rendue responsable de tous les maux. C’est pourquoi il y a un grand nombre de jeux sur la chute du roi. À Jérusalem, on a retrouvé une pierre gravée qui était un jeu de soldats. On y voit le parcours du roi à travers de nombreuses épreuves se terminant par son supplice. Les soldats font une réalité de ce jeu sans se rendre compte à quel point ils sont dans la vérité. Le triomphe du cortège des Rameaux conduit à l’arrestation de Jésus, mais son humiliation le prépare pour être roi et Sauveur de ses frères, comme on le raconte dans l’histoire de Joseph ( Genèse 37-44), ou comme le décrit avec encore plus de force le prophète Isaïe ( 53). Jésus est sauveur parce qu’il est victime. Il brise tout l’engrenage de la violence parce qu’il endure l’extrême violence sans devenir violent. Dans son humiliation, Jésus montre la grandeur et la force de Dieu. Il prend sur lui toutes les humiliations de ceux qui sont sans défense, découragés, victimes sur lesquelles s’accumule la violence aveugle des peuples et de leurs dirigeants. Jésus porte le péché du monde comme Isaïe l’avait annoncé. Personne, dans l’avenir, ne pourra le contempler sans découvrir sa propre perversité et pleurer sur celui qui a été transpercé ( Zacharie 12.12). De cette rencontre avec un Dieu détesté et tué, et si différent du Dieu que l’on adore en son ciel, jaillira une source pour laver le péché et l’impureté des hommes ( Zacharie 13.1).


Source: Bible des peuples